L'ascendant

Alexandre Postel

Gallimard

  • Conseillé par
    13 avril 2015

    Le narrateur, un jeune homme vendeur de téléphones mobiles, apprend le décès de son père. Le psychiatre lui demande de raconter les événements qui se sont déroulés suite à l'annonce de la mort se son père. Une chronologie de cinq journées qui ont basculé sa vie.

    Le narrateur et son père n'étaient pas proches. Bien sûr, le fils lui envoyait un SMS par politesse à l'occasion de son anniversaire et le voyait quelquefois mais rien de plus. Un père retraité ancien fonctionnaire des impôts. Un homme sans histoire visiblement. Les papiers à se procurer, les obsèques à organiser : le fils se rend à la maison paternelle. La maison respire le quotidien de son père et ses habitudes.
    Sauf qu'il découvre l'inimaginable et cherche d'abord une explication comme pour disculper son père. Tout ce qu'il croyait sur son père, ses certitudes s'écroulent comme un château de cartes et lui aussi. Le décès, la terreur de ce qu'il va vu l'assomment et le paniquent. Il faudrait prévenir la police mais sous le choc, il remet son appel au lendemain. Premier faux pas qui l'entraine dans un engrenage où la logique n'a plus sa place, où il a l'impression d'avoir été piégé par son père. Les questionnements le hantent : qui était son père? que faire? Il faut agir au plus pressé et tenté d'y voir clair pour sortir de ce piège entre la peur, l'anxiété et le désarroi. Mais rien ne se passe comme prévu.

    On assiste impuissant à son cauchemar bien réel, partagé entre l'empathie et l'incompréhension la plus totale. C'est déstabilisant au plus haut point, déroutant car les clés qui peuvent amener à un cheminement cohérent sont totalement faussées.
    On est bousculé, en proie à tous les doutes et à la colère face à ce père même s'il est mort. La question de savoir comment on aurait procédé à sa place se pose mais demeure insoluble.
    Ce roman sur la filiation et sur des vies à jamais gâchées est redoutable et fait froid dans le dos...