- EAN13
- 9782130663379
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Presses universitaires de France)
- Date de publication
- 1987
- Collection
- Perspectives critiques
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Les trains de Monet ne conduisent qu'en banlieue
Jacques Gagliardi
FeniXX réédition numérique (Presses universitaires de France)
Perspectives critiques
Livre numérique
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Il est plus rare de trouver un bon connaisseur qu'un bon peintre, écrivait
déjà l'abbé Lanzi au XVIIIe siècle. Jacques Gagliardi n'appartient pas à
l'armée d'écrivains penseurs qui n'ont jamais vu un tableau même en le
regardant. C'est manifester un véritable sens des affaires que d'inscrire
l'art dans son image, déclare la Chase Manhattan Bank qui achète cinq tableaux
par jour... Ruée vers l'art : on ne s'inspire plus de la vie des Saints, on
célèbre la vie des artistes ; on ne s'offre plus une chapelle, mais une aile
de musée ; on suit le guide comme jadis le Chemin de Croix. Réduite par les
media à un phénomène banalisé de notre sous-culture, gérée selon les méthodes
du show-biz, la peinture a-t-elle son avenir derrière elle ? Vivons-nous la
fin d'une aventure intellectuelle et esthétique de sept siècles ? Il n'y a
pourtant jamais eu autant à connaître et à aimer. Combien d'œuvres dispersées,
négligées, mutilées, dont les auteurs ne soupçonnaient pas qu'elles leur
survivraient ! Qu'elles seraient ressuscitées, célébrées, convoitées ! La tête
dans la peinture, admirons donc que le même mot désigne la Maesta de Duccio à
Sienne et le mémorial de Rothko à Houston, Les prophètes de Michel-Ange et Les
amants de Watteau, la souveraine aisance de Vélasquez et l'effort obstiné de
Cézanne. Des retables à fond d'or, au grand bazar de la modernité, des thèmes
universels à l'acte de peindre comme sujet, de la quête du visible à la
poursuite de l'imprévisible, règne l'ambiguïté d'un art où les valeurs dites
humaines tantôt exaltent, tantôt masquent l'action des formes. Que celui qui a
l'œil, voie !
déjà l'abbé Lanzi au XVIIIe siècle. Jacques Gagliardi n'appartient pas à
l'armée d'écrivains penseurs qui n'ont jamais vu un tableau même en le
regardant. C'est manifester un véritable sens des affaires que d'inscrire
l'art dans son image, déclare la Chase Manhattan Bank qui achète cinq tableaux
par jour... Ruée vers l'art : on ne s'inspire plus de la vie des Saints, on
célèbre la vie des artistes ; on ne s'offre plus une chapelle, mais une aile
de musée ; on suit le guide comme jadis le Chemin de Croix. Réduite par les
media à un phénomène banalisé de notre sous-culture, gérée selon les méthodes
du show-biz, la peinture a-t-elle son avenir derrière elle ? Vivons-nous la
fin d'une aventure intellectuelle et esthétique de sept siècles ? Il n'y a
pourtant jamais eu autant à connaître et à aimer. Combien d'œuvres dispersées,
négligées, mutilées, dont les auteurs ne soupçonnaient pas qu'elles leur
survivraient ! Qu'elles seraient ressuscitées, célébrées, convoitées ! La tête
dans la peinture, admirons donc que le même mot désigne la Maesta de Duccio à
Sienne et le mémorial de Rothko à Houston, Les prophètes de Michel-Ange et Les
amants de Watteau, la souveraine aisance de Vélasquez et l'effort obstiné de
Cézanne. Des retables à fond d'or, au grand bazar de la modernité, des thèmes
universels à l'acte de peindre comme sujet, de la quête du visible à la
poursuite de l'imprévisible, règne l'ambiguïté d'un art où les valeurs dites
humaines tantôt exaltent, tantôt masquent l'action des formes. Que celui qui a
l'œil, voie !
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