Le rire d'Icare, Le risque et l'aventure spatiale
EAN13
9782204108768
Éditeur
Cerf
Date de publication
Collection
THEOLOGIE HORS COLLECTION
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le rire d'Icare

Le risque et l'aventure spatiale

Cerf

Theologie Hors Collection

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  • Aide EAN13 : 9782204108768
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« Mes pacotilles ne sont pas aventurées dans une seule cale, ni sur un seul
point mes biens ne sont pas tous à la merci des hasards de cette année. Ce ne
sont donc pas mes spéculations qui me rendent triste. » [Shakespeare, « Le
Marchand de Venise »]. Pourquoi une telle tristesse ? Aurait-elle pour raison
la trop grande sécurité dans laquelle se trouvent le marchand en même temps
que ses biens ? Trop bien conjuré, le hasard engendrerait-il la mélancolie ?
Je laisse à Shakespeare le soin de se pencher sur l’âme de son marchand et
garde celui de m’interroger ici sur la façon dont nous-mêmes abordons
aujourd’hui les hasards, les dangers et les risques associés à un autre type
de navigation, celle qui a pour cadre et pour horizon l’espace
interplanétaire. Il ne s’agit pas tant d’en expliquer la maîtrise ou la
prévention technologique, d’en élaborer la sociologie ou l’anthropologie, mais
plus simplement d’en interroger les quelque cinquante années d’histoire pour
élaborer des réflexions que les plus indulgents — ou les plus enthousiastes ?
— des lecteurs auront peut-être l’audace et la délicatesse de nommer
philosophiques. Mais que les autres se rassurent ou par avance me pardonnent :
les pages qui suivent ne sont que l’œuvre d’un Terrien qui aime à rêver du
ciel, à qui la chance a été donnée de rencontrer celles et ceux qui, héritiers
d’un des rêves les plus profondément inscrits dans l’imaginaire et dans la
chair de notre humanité, ont appris à chevaucher les nuées, à braver les
hasards du cosmos. Et ce Terrien, qui n’a lui-même jamais soumis ses ailes à
la moindre ardeur du soleil ni affronté le vide de l’infini cosmique, a pu du
moins se rendre compte que ces navigateurs de l’espace n’étaient pas
tristes...

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‘My ventures are not in one bottom trusted, nor to one place, nor is my whole
estate upon the fortune of this present year. Therefore my merchandise makes
me not sad.’ [Shakespeare, The Merchant of Venice] Why is the merchant so sad?
Could it be because he and his assets are too secure? Could chance, so
effectively harnessed, engender melancholy? I leave to Shakespeare the task of
reading his merchant’s soul, and pray he will not question me about how we
approach the hazards, dangers and risks associated with another kind of
navigation today, whose backdrop is the horizon, interplanetary space. Here,
it is not a question of explaining control or technological prevention, of
elaborating the sociology or the anthropology of it all, but more simply of
examining fifty or so years of history to engage reflections which the most
indulgent – or the most enthusiastic? – of readers will be bold and
considerate enough call philosophical. But I pray the others not to worry, and
to forgive me: the following pages are the work of a Terrestrial who loves to
dream of the sky, who has been lucky enough to meet those men and women, heirs
of one of the dreams most deeply inscribed in the imagination and the flesh of
our humanity, who have learned to ride on the clouds, to brave the hazards of
the cosmos. And this Terrestrial, who has never put his wings to the test of
the sun’s ardour or braved the void of cosmic infinity, has at least realized
that these navigators of space do not feel downhearted...
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