Rome et le droit privé
EAN13
9782226355072
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Albin Michel)
Date de publication
Collection
L'Évolution de l'humanité
Langue
français
Langue d'origine
français
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Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782226355072
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    9.99
"Si Rome s'impose à notre admiration, a écrit André Malraux, ce n'est pas par
ses triomphes et ses conquêtes, c'est par le droit romain, qui fut son œuvre,
droit dont le premier principe s'écrit : « pacta sunt servanda »." Exagération
d'un profane au grand talent, dira-t-on. Pourtant, c'est vrai, le droit romain
fut l'orgueil de Rome. Il fut aussi sa grande chance. Perdue entre ses sept
collines, la Rome primitive n'avait pu pratiquer qu'un « pré-droit » — assez
peu original bien qu'il fût autochtone — tout hérissé de rituels et de
contraintes pré-étatiques. Dressée contre ces contraintes, la loi des Douze
Tables ne fut encore, à bien prendre, qu'une charte municipale en faveur de la
jeune cité. Mais les armées romaines, suivies des administrateurs, pénétrèrent
ensuite dans le monde méditerranéen. La philosophie d'Aristote inspira à des
juristes, nobles cultivés, le « suum cuique tribuere ». Et, à partir de ce qui
n'était sans doute qu'une habitude des praticiens grecs de Sicile, se
constitua cet « astre » que fut l'Édit du préteur. Éthique et pratique
s'associèrent, d'âge en âge, pour améliorer les règles anciennes, au nom d'une
liberté - sinon d'une égalité - l'une et l'autre grandissantes. Enfin, le
christianisme, porteur d'individualisme spirituel, vint renforcer un mouvement
qu'il n'avait pas créé. Après la chute de l'Empire, nos rois barbares auront
beau se parer du décorum des Césars, ils ne voudront - ni ne pourront -
imposer à leurs compagnons les règles et les garanties trop subtiles du Code
théodosien. Car les tribus qui les avaient suivis, n'étaient pas mûres pour
l'individualisme. Il faudra la lutte pluriséculaire des clercs, pour qu'on
revienne à la logique romaine. Le bel ouvrage de Robert Villers expose avec
clarté l'évolution et le contenu très vivant, très passionnant du droit
romain, et nous rappelle que celui-ci, pour imparfait, pour inachevé qu'il
puisse nous paraître, fut un moment de l'émancipation humaine.
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