- EAN13
- 9782251914046
- Éditeur
- Les Belles Lettres
- Date de publication
- 30/04/2021
- Collection
- Études Anciennes
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Du syntagme au lexique
Sur la composition en grec ancien
Nathalie Rousseau
Les Belles Lettres
Études Anciennes
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782251914046
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Productive dans les langues indo-européennes anciennes et modernes, la
création de nouveaux mots à partir de syntagmes prépositionnels doit sa
singularité, en grec ancien, à son inscription dans le système des composés :
s’il relève à l’origine d’un type particulier de dérivation souvent nommé
hypostase, ce véritable procédé de formation lexicale a en effet donné lieu,
au-delà de l’existence éventuelle d’un syntagme sous-jacent, à des créations
analogiques à partir de modèles préexistants ou à des réinterprétations
d’autres types de composés par jeu littéraire ou « étymologie populaire ». Des
textes mycéniens jusqu’aux traités d’Aristote, quelque quatre cents termes ont
ainsi enrichi tous les champs du lexique, aussi bien poétique que technique et
scientifique, ou encore moral, politique, économique et religieux ; tandis que
certains se sont durablement établis dans la langue grecque, d’autres, simples
hapax créés à des fins poétiques ou comiques, ont pu être imités par les
poètes de l’époque hellénistique et romaine, ou dans la littérature chrétienne
et byzantine. À travers l’histoire de chaque terme se croisent ainsi les
hasards de l’usage, qui peut tout autant conduire à une spécialisation
sémantique qu’à une démotivation, et les nécessités de la structuration du
lexique, qui entraînent des remotivations au sein d’un même microsystème.
Ainsi est illustrée, dans un esprit à la fois philologique et linguistique,
l’originalité d’un procédé aux frontières entre morphologie, syntaxe et
lexique, qui a donné naissance à nombre de termes, comme encéphale, épiderme,
épiglotte, hypocondres, ou épitaphe, éphémère, analogue, paradoxe, encore
vivants dans la langue d’aujourd’hui.
création de nouveaux mots à partir de syntagmes prépositionnels doit sa
singularité, en grec ancien, à son inscription dans le système des composés :
s’il relève à l’origine d’un type particulier de dérivation souvent nommé
hypostase, ce véritable procédé de formation lexicale a en effet donné lieu,
au-delà de l’existence éventuelle d’un syntagme sous-jacent, à des créations
analogiques à partir de modèles préexistants ou à des réinterprétations
d’autres types de composés par jeu littéraire ou « étymologie populaire ». Des
textes mycéniens jusqu’aux traités d’Aristote, quelque quatre cents termes ont
ainsi enrichi tous les champs du lexique, aussi bien poétique que technique et
scientifique, ou encore moral, politique, économique et religieux ; tandis que
certains se sont durablement établis dans la langue grecque, d’autres, simples
hapax créés à des fins poétiques ou comiques, ont pu être imités par les
poètes de l’époque hellénistique et romaine, ou dans la littérature chrétienne
et byzantine. À travers l’histoire de chaque terme se croisent ainsi les
hasards de l’usage, qui peut tout autant conduire à une spécialisation
sémantique qu’à une démotivation, et les nécessités de la structuration du
lexique, qui entraînent des remotivations au sein d’un même microsystème.
Ainsi est illustrée, dans un esprit à la fois philologique et linguistique,
l’originalité d’un procédé aux frontières entre morphologie, syntaxe et
lexique, qui a donné naissance à nombre de termes, comme encéphale, épiderme,
épiglotte, hypocondres, ou épitaphe, éphémère, analogue, paradoxe, encore
vivants dans la langue d’aujourd’hui.
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