César, La vie d’un homme illustre
EAN13
9782381119151
Éditeur
Editions Homme et Litterature
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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César

La vie d’un homme illustre

Editions Homme et Litterature

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Soyons sans pitié pour la gloire, cette grande corruptrice du jugement humain,
lorsqu’elle n’est pas le reflet de la vraie vertu. Telle est la première
réflexion qui se présente quand on entreprend de peindre la vie de César : le
plus accompli, le plus aimable et le plus dépravé des Romains et peut-être des
hommes.

Mais il faut comprendre Rome pour comprendre César...

Quand les peuples commencent à s’indigner en secret contre leurs tyrans,... il
se prépare en contre la tyrannie une de ces explosions d’opinion publique qui
ne se révèlent que sur la physionomie muette du peuple, mais ou le silence et
les yeux baissés couvrent la résolution commune. Les peuples sont
naturellement pusillanimes, parce que, tout en désirant passionnément d’être
délivrés, aucun des hommes isolés qui composent la foule n’est chargé
spécialement de la responsabilité de la patrie et ne sent en soi le dévouement
nécessaire pour se compromettre et pour se sacrifier, inutilement peut-être,
au salut de sa cause et de son pays. Voilà ce qui rend les tyrannies si
durables, et ce qui fait que les murmures précèdent de si loin les explosions.
Les révolutions sont déjà, mille fois accomplies dans tous les cœurs avant que
les mains s’arment pour frapper la tyrannie.

Dans une situation semblable à celle que nous venons de décrire, tous les yeux
se portent instinctivement sur l’homme que la conformité d’opinion, le génie,
l’intégrité, le courage, désignent de plus haut à la pensée publique comme
l’homme d’action et de salut. On espère vaguement en lui sans l’avoir
interrogé ; on le nomme tout bas, on se repose en lui, on s’irrite de sa
lenteur, on j’objurgue, on le provoque, on lui fait des signes d’intelligence
; on finit, à force d’insinuations, par faire naître dans le cœur de cet homme
une pensée qu’il n’avait pas lui-même au commencement, par le charger
tacitement de la colère et de la délivrance communes, par lui imposer en
quelque sorte ou la responsabilité de l’oppression soufferte ou le devoir du
coup d’État de la liberté.

Un tel homme existait : c’était Brutus.
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