Les cahiers du capitaine Coignet
EAN13
9782384422647
Éditeur
La Gibecière à Mots
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Les cahiers du capitaine Coignet

La Gibecière à Mots

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782384422647
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    • Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
    • Lecture en ligne, lecture en ligne
    • Fichier PDF, libre d'utilisation
    2.49
Jean-Roch Coignet (1776-1865)

"Le 6 fructidor an VII, deux gendarmes se présentèrent pour me donner une
feuille de route pour partir le 10 fructidor pour Fontainebleau. Je fis de
suite mes préparatifs pour partir ; on voulait me faire remplacer ; je
remerciai en pleurant : « Je vous promets que je reviendrai avec un fusil
d’argent, ou je serai tué ! »

Mes adieux furent tristes ; je fus comblé d’égards par tout le monde, conduit
un bout de chemin, et bien embrassé. Mon petit paquet sous le bras, je viens
coucher à Rozoy, première étape militaire. Je fus chercher mon billet de
logement que je présente à mon hôte qui ne fait pas attention à moi. Je sors
et vais acheter un pot-au-feu, que le boucher me mit dans la main. Je fus
blessé de voir cette viande dans le creux de ma main. Je la présente à ma
bourgeoise pour qu’elle ait la complaisance de me la faire cuire et je vais
lui chercher des légumes. On finit par mettre mon petit pot-au-feu ; j’eus
alors les bonnes grâces de mes hôtes qui voulurent bien m’adresser la parole,
mais je ne leur en tins aucun compte.

Le lendemain, j’arrive à Fontainebleau où des officiers peu ardents au service
nous reçurent, et nous mirent dans une caserne en très mauvais état. Notre
beau bataillon s’est formé dans la quinzaine ; il était de l800 hommes : comme
il n’y avait pas de discipline, il se forma de suite une révolution, et la
moitié s’en allèrent chez eux. Le chef de bataillon en fit son rapport à
Paris, et il fut accordé quinze jours pour rejoindre le bataillon, sans quoi
on serait porté déserteur et poursuivi comme tel.

Le général Lefèvre fut envoyé de suite pour nous organiser. On fit former les
compagnies et tirer les grenadiers ; je fus du nombre de cette compagnie qui
se montait à cent vingt hommes et nous fûmes habillés de suite. Nous reçûmes
tout au grand complet, et de suite à l’exercice deux fois par jour !... Les
retardataires furent ramenés par les gendarmes, et l’on nous mit à la raison."

Souvenirs sur les guerres napoléoniennes d'un grognard.
S'identifier pour envoyer des commentaires.