Viellard-Migeon et Cie (1796-1996) : de la forge à la société holding

En s'apprêtant à fêter, en 1996, son bicentenaire, la société Viellard-Migeon
et Cie est entrée, tout naturellement, dans le club des Hénokiens, cercle très
fermé de 22 membres, qui partagent les mêmes secrets de longévité. Maîtres de
forges à l'origine, les dirigeants de l'entreprise jettent rapidement les
fondements d'un capitalisme dynastique hautement dynamique, capable - au-delà
des siècles - de pérenniser l'activité industrielle. Cette gestion s'appuie
sur des principes de rigueur extrême, une constante volonté d'évolution
technique, et d'importantes capacités d'autofinancement. Le présent ouvrage
cherche à répondre, en partie, à des interrogations contemporaines, quant aux
potentialités de la moyenne entreprise, longtemps décriée pour passéisme et
manque de compétitivité, face au renouvellement du marché, et au rôle de la
structure familiale dans l'évolution du capitalisme. Ne cessant d'investir
dans des secteurs de production à plus forte valeur ajoutée, et ayant toujours
su s'affranchir de l'influence contemporaine des deux grands voisins - Peugeot
à Sochaux et Alsthom à Belfort - la société Viellard-Migeon s'affirme,
aujourd'hui, non seulement comme un des principaux partenaires du groupe GFI
Industries, mais détient également - par l'une de ses filiales, grâce à une
technologie de pointe - 8 % du marché mondial du hameçon. Mais, au-delà d'une
histoire des entreprises à la française, il s'agit également de mieux saisir
le rôle majeur joué par les grandes dynasties entrepreneuriales dans le
processus d'industrialisation du nord-est de la Franche-Comté, dont l'identité
reste - avant tout - cimentée par le travail des hommes.