- EAN13
- 9782600310659
- Éditeur
- Droz
- Date de publication
- 06/2008
- Collection
- Publications Romanes et Françaises
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Le Commerce des mots : L'usage des listes dans la littérature médiévale (XIIe-XVe siècles)
Madeleine Jeay
Droz
Publications Romanes et Françaises
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782600310659
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Pourquoi insérer dans une œuvre littéraire des listes, qu'il s'agisse de héros
épiques, de plantes et d'animaux recensés dans le monde naturel, de realia de
l'industrie humaine ? Que l'on songe à Rabelais comme à des auteurs aussi
divers que Hugo, Borges ou Perec, et l'on constatera que le phénomène,
réitéré, est loin d'être marginal. Il est ancien également : ainsi la pratique
massive du procédé depuis le Moyen Age mérite-elle qu'on en interroge les
origines. Il est ample aussi : les listes d'œuvres exhibées par des jongleurs
en compétition et par des auteurs vantant leur production, les denrées
offertes au marché ou nécessaires au ménage qu'inventorient les dits
énumératifs en témoignent. Férus de listes, Machaut, Froissart, Deschamps et
Villon en déclinent le répertoire, chacun selon sa poétique propre.
L'observation de la pratique littéraire de la liste du XIIe au début du XVIe
siècle montre qu'elle est associée à une représentation oxymorique du poète, à
la fois fier d'une maîtrise qu'il étale et conscient de limites qu'il établit.
Celles-ci, en effet, le rapprochent dangereusement du ménestrel, mais aussi du
marchand et du bonimenteur, puisque, à leur image, il se livre à un arpentage
du monde pour faire commerce de mots dans un étalage de savoir encyclopédique
et lexical.
épiques, de plantes et d'animaux recensés dans le monde naturel, de realia de
l'industrie humaine ? Que l'on songe à Rabelais comme à des auteurs aussi
divers que Hugo, Borges ou Perec, et l'on constatera que le phénomène,
réitéré, est loin d'être marginal. Il est ancien également : ainsi la pratique
massive du procédé depuis le Moyen Age mérite-elle qu'on en interroge les
origines. Il est ample aussi : les listes d'œuvres exhibées par des jongleurs
en compétition et par des auteurs vantant leur production, les denrées
offertes au marché ou nécessaires au ménage qu'inventorient les dits
énumératifs en témoignent. Férus de listes, Machaut, Froissart, Deschamps et
Villon en déclinent le répertoire, chacun selon sa poétique propre.
L'observation de la pratique littéraire de la liste du XIIe au début du XVIe
siècle montre qu'elle est associée à une représentation oxymorique du poète, à
la fois fier d'une maîtrise qu'il étale et conscient de limites qu'il établit.
Celles-ci, en effet, le rapprochent dangereusement du ménestrel, mais aussi du
marchand et du bonimenteur, puisque, à leur image, il se livre à un arpentage
du monde pour faire commerce de mots dans un étalage de savoir encyclopédique
et lexical.
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