Honneur et baraka, Les structures sociales traditionnelles dans le Rif
EAN13
9782735118922
Éditeur
Éditions de la Maison des sciences de l’homme
Date de publication
Collection
Atelier d’anthropologie sociale
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

Honneur et baraka

Les structures sociales traditionnelles dans le Rif

Éditions de la Maison des sciences de l’homme

Atelier d’anthropologie sociale

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782735118922
    • Fichier PDF, libre d'utilisation
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    • Fichier Mobipocket, libre d'utilisation
    • Lecture en ligne, lecture en ligne
    6.49
Plusieurs auteurs ont souligné l'importance du sentiment de l'honneur et celle
de la baraka ou « bénédiction divine » au Maghreb, mais aucun n'a posé le
problème de leur articulation dans un même groupe social. L'originalité de cet
ouvrage est d'analyser et de situer le rapport hiérarchique entre ces deux
ordres de valeurs dans une population berbérophone du Rif marocain : les
Iqar'iyen. Ici l'honneur n'est pas un simple assemblage de traits culturels.
C'est une valeur qui régit les échanges de violence entre hommes et les
rapports de pouvoir à l'intérieur d'une structure segmentaire. Valeur liée à
l'Islam, la baraka est cette « force divine » qui définit les relations entre
les hommes et Dieu par l'intermédiaire des chorfa considérés comme descendants
du prophète Mahomet. Vivant parmi les tribus, ceux-ci agissent comme
médiateurs dans les affaires d'honneur. Au centre de ces deux systèmes
d'échanges et de relations, et permettant leur articulation, se trouve un
terme commun : les domaines de l'interdit ou du haram (femme, terre et
territoire), à la fois le lieu de l'honneur et domaine de la baraka. L'analyse
de la médiation sacrée et des rituels de paix met en évidence la
complémentarité hiérarchique entre les relations de subordination spirituelle
de l'ordre de la baraka et les relations d'égalité segmentaire où, joue
l'honneur. Seule autorité à allier dans sa personne violence et baraka, le
sultan, Commandeur des Croyants, symbolise cette complémentarité au niveau du
Maroc. Comme « élu » de Dieu, il légitime aussi les groupes tribaux dans leurs
valeurs essentielles. Cette analyse est confirmée dans une dernière partie, où
l'auteur montre que les cérémonies de mariage sont une sorte de mise en scène
parodique du système idéologique dans toutes ses dimensions. C'est là que
s'exprime avec force cette tension entre l'illusion du pouvoir et la
nécessaire vénération de la Loi divine qui seule établit la société iqar'iyen
dans sa permanence.
S'identifier pour envoyer des commentaires.