- EAN13
- 9782753569409
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 07/06/2022
- Collection
- Histoire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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L'éducation par le crime
La presse et les faits divers dans l'entre deux guerres
Geoffrey Fleuriaud
Presses universitaires de Rennes
Histoire
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782753569409
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Durant l’entre-deux-guerres, au sein de la chronique locale de la presse
quotidienne régionale, pas un seul jour ne se passait sans que le journaliste
n’informe son lecteur de la grave menace dont il était à chaque instant la
cible : chapardage, filouterie, entôlage, cambriolage, agression, meurtre ! La
chronique des faits divers restait le témoignage concret d’un danger
permanent, d’une catastrophe quotidienne : le larcin. Illustration pessimiste
de la fragilité de la vie ordinaire, l’article de vol demeurait toutefois dans
le même temps une arme utile pour contrer ce funeste péril ; il restait en
effet un lieu de savoir essentiel, décryptant autant la technologie
déprédatrice que le profil retenu de son auteur, apportant à chacun des
connaissances précieuses pour se prémunir des ravages du larron. Le caractère
pédagogique de l’article sur le vol apparaît du reste d’autant plus crucial,
que son but n’était pas seulement limité à assurer la veille de ses biens par
le citoyen lecteur : en captant son attention grâce au sentiment humain le
plus mobilisateur (la peur), le fait divers se dévoile également comme
l’occasion d’un cours sur l’État, invitant chacun à honorer les institutions
qui le protègent, voire d’une véritable leçon de vie, destinée à contrôler
tout geste, émotion ou passion populaire. En s’intéressant à la publicité d’un
comportement humain vil, illégal, déviant, ce n’est pas seulement l’image d’un
monde criminel disparu qui resurgit, c’est en définitive, et paradoxalement,
les coutumes, les normes, les lois qui régissaient le bon fonctionnement d’une
société encore méconnue, qui parviennent jusqu’à nous.
quotidienne régionale, pas un seul jour ne se passait sans que le journaliste
n’informe son lecteur de la grave menace dont il était à chaque instant la
cible : chapardage, filouterie, entôlage, cambriolage, agression, meurtre ! La
chronique des faits divers restait le témoignage concret d’un danger
permanent, d’une catastrophe quotidienne : le larcin. Illustration pessimiste
de la fragilité de la vie ordinaire, l’article de vol demeurait toutefois dans
le même temps une arme utile pour contrer ce funeste péril ; il restait en
effet un lieu de savoir essentiel, décryptant autant la technologie
déprédatrice que le profil retenu de son auteur, apportant à chacun des
connaissances précieuses pour se prémunir des ravages du larron. Le caractère
pédagogique de l’article sur le vol apparaît du reste d’autant plus crucial,
que son but n’était pas seulement limité à assurer la veille de ses biens par
le citoyen lecteur : en captant son attention grâce au sentiment humain le
plus mobilisateur (la peur), le fait divers se dévoile également comme
l’occasion d’un cours sur l’État, invitant chacun à honorer les institutions
qui le protègent, voire d’une véritable leçon de vie, destinée à contrôler
tout geste, émotion ou passion populaire. En s’intéressant à la publicité d’un
comportement humain vil, illégal, déviant, ce n’est pas seulement l’image d’un
monde criminel disparu qui resurgit, c’est en définitive, et paradoxalement,
les coutumes, les normes, les lois qui régissaient le bon fonctionnement d’une
société encore méconnue, qui parviennent jusqu’à nous.
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