Amère patrie, Roman régional historique
EAN13
9782874892189
Éditeur
Weyrich
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Amère patrie

Roman régional historique

Weyrich

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782874892189
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    10.99

  • Aide EAN13 : 9782874892189
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    10.99
Un roman régional historique nourri de témoignages de familles belges de la
Seconde Guerre mondiale

Dans le décor hallucinant d'une guerre qui les déchire, deux familles, l'une
des Cantons de l'Est et l'autre de l'Ardenne, sont suivies à travers les
périples de leur dislocation et de leur solitude.
Ce roman, qui se présente comme une chronique aiguë et sans concessions à la
réalité de l'Histoire, met en scène des personnages entiers et fidèles à leurs
racines. Des images fugitives, des rêves d'un soir et leurs souvenirs mille
fois revécus les empêchent de sombrer dans une déshumanisation mortelle.
Au-delà d'un récit remarquablement construit où l'action, la tragédie et les
évocations poétiques de la nature se succèdent, l'auteur nous livre une
analyse tendre et lucide des rapports humains en des temps où la peur et le
désespoir écrasent les consciences.

Au-delà d'un récit remarquablement construit, l'auteur nous livre ici une
analyse tendre et lucide des rapports humains en des temps où la peur et le
désespoir écrasent les consciences...

A PROPOS DE L'AUTEUR

Armand Henrion est né en 1950 à Mandeffeld. Il est licencié agrégé en
philologie germanique en 1972 à l'Université de Liège et directeur du
Département de Pédagogie (ILES Bastogne) de la Haute Ecole Blaise Pascal.

EXTRAIT

Franz. Arlon, le 8 mai 1940.

La grande salle d’étude bruissait du froissement des pages tournées. Les
pupitres montaient et descendaient au gré des devoirs et des leçons qu’on
commence et qu’on finit. Juché sur son perchoir au coin de la grande salle,
frère Albert parcourait l’assemblée des étudiants d’un regard rasant par-
dessus ses grosses lunettes. Il avait hérité d’un tel strabisme divergent
qu’il était passé maître dans l’art de ne jamais permettre à ses proies de
savoir qui était surveillé du haut du mirador. C’était la redoutable garantie
d’une bonne atmosphère d’étude. Frère Albert avait une voix tonitruante, et
les garçons sursautaient à l’annonce fracassante de leur nom, suivi de
l’implacable injonction « page 30 », ou « page 52 ». La sentence était tombée
: vingt copies manuscrites de la trentième page du cours de religion, et
récitation le lendemain soir au début de l’étude. Il croyait dur comme fer à
ces punitions aussi simples que fastidieuses, même si son propre cours de
pédagogie, étudié aussi par cœur il y a quinze ans déjà, ouvrait le premier
chapitre par cette merveilleuse phrase : « Un bon instituteur doit aimer ses
élèves et comprendre la nature de leur âme. » Ça, c’était les idées de ses
maîtres de formation, mais lui était surveillant depuis quinze ans dans la
même salle d’étude, sans avoir donné la classe plus d’un mois après
l’obtention de son diplôme.
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