Cahiers Maria Szymanowska N°3. Écrire, vivre, composer au féminin
EAN13
9782957765256
Éditeur
Société Maria Szymanowska
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Cahiers Maria Szymanowska N°3. Écrire, vivre, composer au féminin

Société Maria Szymanowska

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782957765256
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En musique comme dans la plupart des arts, les femmes sont invisibles… ou
presque. Pour quelques-unes qui ont trouvé la célébrité, tant de compositrices
sont encore méconnues voire ignorées de la société, comme si leur sexe était
un handicap rédhibitoire à la notoriété. La musique aurait-elle donc un genre
?
Pourtant, dès le Moyen-Âge, les femmes compositrices et interprètes ont
toujours existé. Nombreuses d’ailleurs sont ces femmes, reconnues par leurs
pairs et adulées par le public, qui ont finalement démenti les assignations à
résidence et les déterminismes qui accablent, enferment et emprisonnent la
volonté créatrice. S’il en est une qui incarne la lente progression des femmes
vers une nouvelle participation aux aspects pratiques, politiques et
symboliques de la vie humaine, c’est bien Maria Szymanowska (1789-1831) qui,
au tout début du XIXe siècle divorce d’un « beau » mariage pour gagner la
liberté de devenir la première compositrice-concertiste internationale
polonaise. Au mépris des conformismes sociétaux de l’époque, elle saura
pleinement saisir les opportunités inédites qu’offrent une société et un
marché en pleine mutation, où la professionnalisation des métiers artistiques
devient impérative. En quelques années, Szymanowska construira une œuvre d’une
modernité exceptionnelle dont la mezzo-soprano Elżbieta Zapolska écrira
qu’elle est « une chose fantastique, parce qu’elle est comme un cycle sans fin
de miniatures qui exigent des interprètes une approche de recherche et de
créativité, comme si la créatrice avait compté sur le fait que son expression
serait complétée ».
Rompre l’ordre matrimonial, se produire sur scène, créer, proposer, vendre et
vivre (de) sa musique, c’est aspirer à devenir l’architecte de son quotidien
et à l’assumer. C’est avoir cette chambre à soi qui permet d’assouvir un
désir, mué en revendication, d’une écriture reconnue et légitimée. Écrire,
vivre, composer au féminin, c’est objectiver des potentialités et sortir des
virtualités ; c’est aussi savoir jouer avec les réalités d’oppression et
d’impératifs de conformité que le contexte historique, géographique et socio-
culturel impose aux femmes. Louise Labé, Cécile Chaminade, Virginia Woolf,
Gabriela Zapolska, Hazel Scott, Virginie Despentes sont autant de figures qui
incarnent ici cette subversion des référentiels et des codes. Si le masculin
est encore trop souvent perçu comme l’universel incontournable, l’évolution
des concepts et des mentalités est aussi une évidence, qui impose la juste
place des créatrices dans les arts et convoque désormais le matrimoine en
corollaire obligé du patrimoine. Une transgression des lois du genre, en
quelque sorte.
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