Bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert (1821-1880)

11,70

«Je porte en moi la mélancolie des races barbares, avec ses instincts de migrations et ses dégoûts innés de la vie, qui leur faisait quitter leur pays, pour se quitter eux-mêmes.» Flaubert Peut-on lâcher son siècle ? Le détester, oui, lui préférer une Antiquité imaginaire, certes, mais Flaubert est entraîné dans les tourbillons du temps. Son œuvre portera cette double marque : le rêve carthaginois d'un monde flamboyant à jamais disparu et la peinture vengeresse du siècle de Monsieur Prudhomme et du pharmacien Homais. Michel Winock porte un regard d'historien sur cette vie tout entière vouée à la littérature. Son dégoût proclamé de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse, ni par la foi en Dieu, ni par quelque idéal politique, mais par la religion de l'Art, dont il fut un pèlerin absolu.
Son dégoût proclamé de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse, ni par la foi en Dieu, ni par quelque idéal politique, mais par la religion de l'Art, dont il fut un pèlerin absolu.


Presses Universitaires de Dijon


9,90

«J'aime les viandes juteuses, les eaux profondes, les styles où l'on en a plein la bouche, les pensées où l'on s'égare. La vie ! la vie ! bander, tout est là ! C'est pour cela que j'aime tant le lyrisme.» La vie de Gustave Flaubert (1821-1880) est l'histoire d'une obsession et d'un sacrifice : écrire. Peu d'artistes se confondent avec leur œuvre à un point tel que leur existence semble s'effacer derrière la tâche à accomplir. Les 58 années que Flaubert passa sur cette terre n'ont rien de très romanesques : quelques voyages, des amours interrompues, peu d'intrigues carriéristes, aucun engagement politique sinon quelques coups de gueule antirévolutionnaires ou anticommunards, qu'un jugement rapide pourrait faire passer pour réactionnaires. Et pourtant cette vie est une aventure prodigieuse, celle d'une conscience toute entière tournée vers l'œuvre à faire et la conquête de soi. Le mystère, peut-être, est que cette vie, comme l'écrivait Sartre, «si plate, si terne, où les phrases sont des aventures», puisse susciter une telle fascination, et que cette expérience, pour l'essentiel, intérieure, prenne si souvent l'allure d'un combat épique.
«J'aime les viandes juteuses, les eaux profondes, les styles où l'on en a plein la bouche, les pensées où l'on s'égare. La vie ! la vie ! bander, tout est là ! C'est pour cela que j'aime tant le lyrisme.» La vie de Gustave Flaubert (1821-1880) est l'histoire d'une obsession et d'un sacrifice : écrire.


L'une des plus belles correspondance de la littérature, vibrante de vitalité et d'esprit, entre deux écrivains majeurs.
On n'imagine pas caractères plus dissemblables, conceptions de la vie plus différentes et rapports à la littérature plus divergents que ceux de George Sand et Gustave Flaubert. Pourtant, leur correspondance est l'une des plus belles qui soient et apporte un éclairage indispensable sur leurs œuvres et leurs démarches artistiques. Son intérêt est multiple : tant pour l'histoire littéraire que pour la connaissance des idées philosophiques, esthétiques et politiques de l'époque. Cependant, elle est souvent réservée aux seuls spécialistes. Cette réédition de la correspondance croisée Sand/Flaubert essaye de la rendre plus abordable dans sa présentation, de telle sorte que le lecteur puisse naviguer dans les échanges épistolaires entre le " vieux troubadour " et le " chère maître " avec fluidité. Dans ces lettres se déploie une profonde amitié entre ces deux écrivains qui échangent sur leur art, les affres de l'écriture, leurs contemporains, les événements politiques de leur temps, leurs amis et familles comme sur les choses plus triviales de l'existence. Enthousiasme et dégoût, joie ou tristesse, colère ou allégresse, cette correspondance est vibrante de vitalité et d'esprit. Sa lecture s'avère à la fois passionnante et émouvante.


8,50

Pendant vingt ans, Flaubert et frères Goncourt échangèrent des lettres extrêmement précieuses pour comprendre, certes, les " créatures " contradictoires, changeantes et vulnérables, mais surtout les grands artistes qu'ils furent tous trois.
" Qui révélera mieux que la lettre autographe la tête et le cœur de l'individu ? [...] Seule la lettre autographe sera le confessionnal où vous entendrez le rêve de l'imagination de la créature, ses tristesses et ses gaîtés, ses fatigues et ses retours, ses défaillances et ses orgueils, sa lamentation et son inguérissable espoir. " Par ces quelques lignes de la préface de leurs Portraits intimes du XVIIIe siècle les frères Goncourt, grands amateurs et collectionneurs d'autographes s'il en est, révèlent tout le prix qu'ils attachent aux correspondances. Et de fait, celle qu'ils échangèrent avec leur ami, maître et rival Flaubert au long d'une relation de vingt ans (1860-1880), se révèle, en écho et en opposition parfois à leur célèbre Journal, extrêmement précieuse pour comprendre, certes, les " créatures " contradictoires, changeantes et vulnérables, mais surtout les grands artistes qu'ils furent tous trois, artistes qui considéraient la littérature comme un véritable sacerdoce et se percevaient comme les derniers représentants d'un art " pur ", sacré, à l'abri du mercantilisme et de la " blague " moderne : " La pure littérature, le livre qu'un artiste fait pour se satisfaire, me semble un genre bien près de mourir. Je ne vois plus de véritables hommes de lettres, de sincères et honnêtes écrivains que Flaubert et nous " (Journal, 9 août 1868). Cette correspondance est aussi éminemment instructive (et complète en cela de façon irremplaçable le Journal) pour la connaissance du champ littéraire sous le Second Empire et la compréhension des sociabilités d'écrivains, penseurs et artistes.