Perdre la demeure
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EAN13
9782072810169
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Gallimard)
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Perdre la demeure

FeniXX réédition numérique (Gallimard)

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782072810145
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    10.99

  • Aide EAN13 : 9782072810169
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    10.99
L’histoire qu’a choisi de conter l’auteur de Perdre la demeure se situe en
1870, après la victoire de l’Empereur Meiji sur le dernier Shôgun et la
modernisation consécutive du Japon. Depuis un an déjà, la capitale a été
transportée de Kyoto à Tokyo, et des ingénieurs anglais sont en train de
construire une ligne de chemin de fer qui la reliera à Yokohama. L’empereur a
décidé de faire construire également une voie ferrée entre la ville d’Etu-
screp dans l’île de Hokkaïdo (Yeso) et la ville de Sapporo, sur le versant
occidental de l’île. Il faut traverser des forêts épaisses et des montagnes
pour établir ce parcours, et l’ingénieur anglais aura fort à faire pour mener
la chose à bien. La main-d’œuvre est fournie par des Japonais, des Coréens et
des Aïnos – ces aborigènes refoulés du Yeso – généralement escortés de leurs
femmes et de leurs enfants ; ils sont à la fois surveillés et protégés par des
soldats de l’Empereur, une section commandée par le capitaine Watakashi Hizen,
de la classe des samouraïs, ouvert aux idées nouvelles, et parlant assez bien
l’anglais et le français. Cette dernière langue lui est utile pour converser
avec Neufville, l’officier français chargé d’apprendre aux Japonais le
fonctionnement des armes modernes et le maniement du chassepot. On assistera
tout au long du roman aux diverses péripéties de cette construction et aux
difficiles rapports entre les Européens et les Japonais. Pour Hizen, Japonais
à l’esprit méditatif et scrupuleux, l’européanisation se pose comme un cas de
conscience. Au capitaine de Neufville qui lui dit : « Il s’agit pour vous de
résoudre ceci : en se transformant dans le sens occidental, le Japon doit-il
en même temps emprunter son âme à l’Occident ? », il répond : « Non, capitaine
de Neufville ; je n’admets pas que, pour acquérir vos techniques, nous soyons
contraints de tout abandonner ». Un épisode coloré et romanesque viendra
cristalliser toutes les hésitations de Hizen : le camp et les Européens du
camp sont attaqués à plusieurs reprises par un samouraï rebelle, « au casque
d’argent surmonté d’un cimier d’or », qui fond sur eux à l’improviste, les
crible de flèches et repart comme l’éclair sur son étalon invincible.
Désespérant d’en venir à bout, Hizen va le trouver dans son repaire et tente
de le raisonner ; l’autre, qui ne connaît que son vieux code d’honneur, ne
veut rien entendre. Il sera un jour fait prisonnier, mais Hizen aura, dans
l’intervalle, fait le tour de toutes ses croyances religieuses, de toutes ses
traditions d’honneur, de sacrifice, d’idéal, et en sera venu à douter des
bienfaits de la modernisation. Devenu suspect aux yeux de ses collègues pour
son indulgence à l’égard du samouraï, dénoncé à la Cour, il sera destitué de
son commandement et envoyé en disgrâce. Et comme les Français, par suite de la
défaite que leur a infligée l’Allemagne, ont perdu leur crédit à la Cour,
c’est un officier allemand qui vient prendre la place de Neufville et
commander avec une fermeté toute nouvelle le respect de la discipline et le
maniement des armes.
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