Le bestiaire domestique
EAN13
9782213646411
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
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Le bestiaire domestique

Fayard

Livre numérique

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On dit que le genre du bestiaire au Moyen-âge était d’attester de la présence
divine à travers les animaux. Maintes fois utilisée par de nombreux auteurs et
à toutes époques, cette caractéristique angélique a fini par tomber en
désuétude. Darwin est passé par là et c’est tant mieux pour la vérité
scientifique : l’homme a classifié l’évolution ; il s’est ainsi couronné au
sommet du règne animal. Lorsque j’ai lu il y a longtemps sur une plage de
Corse les Bestiaires de Maurice Genevoix, j’ai découvert un monde moins
doctoral et plus harmonieux : j’avais l’exacte impression de partager
l’existence de chaque poisson, mammifère ou insecte. A cette époque, je
n’écrivais pas encore mais j’ai été conscient du choc de cette lecture.
C’était exactement cette écriture que je voulais produire, quelque chose de
précis qui vienne me capturer, me ravir comme un lecteur-oiseau enfermé un
bref instant dans une cage. Et puis m’envoler : juste sentir le goût de la vie
farouche et de la liberté retrouvée. Contrairement aux Bestiaires de Maurice
Genevoix, dans les quarante et un textes que je propose, les animaux
n’occupent pas de place centrale. Ils sont indomptables : ils traversent
parfois juste le récit ou s’y complaisent longuement ; ils peuvent être
minuscules ou exotiques mais ils rythment tous les événements de la vie et
font toujours partie du décor parmi les hommes. En cela, ce Bestiaire
domestique est dans la continuité de ce que j’ai publié : nous évoluons dans
un univers qui se déduit de notre environnement. Comme dans Paysage et
portrait en pied de poule, nous pouvons être délaissé au milieu une campagne
primitive ou comme dans Central, Composants ou CV roman, la société du travail
nous façonne. Mais ces milieux que nous maîtrisons se dérobent souvent : les
animaux, par excellence, nous apportent l’imprévu. Un pigeon passe au milieu
d’une journée de travail, vous apercevez un chevreuil au bord d’une route et
ce chien qui aboie au milieu de la nuit rappelle votre enfance. Après tout,
écrire un bestiaire aujourd’hui n’est pas si éloigné que la démarche ancienne
: la présence divine est remplacée par une absence magique dans ce partage
universel que l’on croyait ordonné.
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