La Croix de Jésus
EAN13
9782251919652
Éditeur
Les Belles Lettres
Date de publication
Collection
Classiques favoris
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

La Croix de Jésus

Les Belles Lettres

Classiques favoris

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782251919652
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    38.99

Autre version disponible

Louis Chardon (1595-1651) est l’un des plus grands écrivains de la
littérature. Exact contemporain de Descartes, il est également l’un des grands
philosophes de son siècle. Purement accidentelle, sa rareté provient de la
désinvolture avec laquelle le négligèrent les clercs qui avaient la charge de
son oeuvre. Entré à 23 ans chez les Dominicains, à Paris, Chardon traduisit
sainte Catherine de Sienne, que la splendeur de son style eut le haut mérite
de faire connaître en France. Homme de piété et de silence, il devint malgré
lui le confesseur des personnalités les plus illustres. En 1647 paraissait son
chef-d’oeuvre, La Croix de Jésus, dont le retentissement fut considérable. Le
style en est si puissamment incomparable que l’on a pu dire qu’il était plein
d’une vibration où la chair et le sang résonnent. Penseur magistral,
l’intelligence majestueuse de Louis Chardon, son âme saine et sereine, son
coeur heureux et noble, font de ce génie une abondante et resplendissante
nature que rien ne menace jamais de rétrécir. Il est le type même de
l’humaniste de grande allure. Un but : l’explication des épreuves de la
condition humaine. Avec une robustesse protectrice et une élégance
monumentale, Chardon plonge au plus noir des ténèbres intérieures et les
dissipe lumineusement. Il marche sur les eaux. C’est un fait constant que
l’âme humaine, pendant toute sa vie, se trouve dans la conviction exprimée par
le Christ mourant sur la Croix : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »
Mais Dieu ne saurait abandonner une créature telle que l’homme, dont
l’existence se tisse de n’aspirer qu’à son éternité. L’humanité vit ainsi dans
la certitude d’un abandon, mais qui est impossible ; et elle répand un
désespoir inutile, qui est l’intime prétexte des pires crimes. Les hommes
s’agitent et ne regardent pas l’unité qui fonde avec science le paradoxe de
leur condition. En vertu du préjugé selon quoi leurs opinions ne sont pas des
préjugés, ils préjugent de ne pas rechercher cette unité fondamentale dont la
Croix de Jésus est le principe existentiel. C’est là que Chardon commence.
Par-delà les croyances, il engage une méthode objective : de cette unité de la
Croix qu’appellent les faits, dire la joie d’une heureuse philosophie. C’est
ce que dix ans plus tard Pascal essaiera. Chardon écrit un livre que Pascal
aurait voulu achever lui-même. Cette oeuvre d’une force comparable à celle de
saint Jean de la Croix, ce « sublime poème digne de Platon » (A. Brémond) nous
le rendons une fois pour toutes au bonheur des lecteurs.
S'identifier pour envoyer des commentaires.