À la recherche du Nous, Conversations calédoniennes avec Walles Kotra
EAN13
9782367344607
Éditeur
Au vent des îles
Date de publication
Collection
BIOGRAPHIES
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

À la recherche du Nous

Conversations calédoniennes avec Walles Kotra

Au vent des îles

Biographies

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782367344607
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    11.99

  • Aide EAN13 : 9782367344614
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    11.99

Autre version disponible

Arrière-arrière-petit-fils de bagnard corse, Louis-José Barbançon est un
historien caldoche. Le livre est bâti sur une alternance d’entretiens — menés
par le journaliste kanak Walles Kotra — et de textes qu’il a rédigés tout au
long de son parcours. La parole est volubile, spontanée, émouvante, l’écrit
est davantage guidé par l’introspection et la réflexion. La conjugaison de la
parole et de l’écrit permet, au-delà de l’itinéraire d’un homme, de dessiner
le rapport si particulier de l’auteur à son pays, la Calédonie. Louis-José
Barbançon se livre sur le drame originel de la disparition du père, naufragé
de la Monique, sur l’enfance dans un quartier où cohabitaient Caldoches et
Kanaks, sur la scolarité chez les Sœurs, sur la vie associative et
communautaire des jeunes de Nouvelle-Calédonie exilés en métropole le temps
des études. Il évoque aussi son métier d’enseignant et son monumental travail
sur le bagne en Calédonie. Fin connaisseur de l’histoire politique de la
Nouvelle-Calédonie, il a côtoyé de près les grandes figures du pays et en
filigrane de son parcours se dessine son éveil puis son investissement
politique et militant. Louis-José Barbançon explore les sentiers tortueux de
l’histoire contemporaine calédonienne avec ses pages lumineuses et ses
séquences nauséabondes et, inlassablement, questionne la genèse de l’identité
calédonienne. Dans ce débat, il avait déjà jeté un pavé dans la mare en se
revendiquant être un Océanien d’origine européenne et non un Européen de
Nouvelle-Calédonie — manière de secouer la vieille société coloniale. Dans à
la recherche du nous, il va plus loin. Affirmant sa « calédonitude », il ne se
définit pas en brandissant un passé, une communauté ou une couleur, mais par
rapport à une relation : le Caldoche n’existerait que dans son interaction à
l’autre, et en particulier au Kanak. Plus que jamais, le débat sur l’identité
plane sur la société calédonienne comme une ombre, à la fois menaçante et
essentielle. Connaissant la fragilité et la complexité du pays, Louis-José
Barbançon ne donne pas de réponses définitives. Avec ses mots et ses écrits,
avec ses paroles, ses silences et ses textes, il partage l’expérience d’une
vie pour esquisser un chemin possible, celui du « nous ». « Mais comment faire
un nœud de cravate ? Dans le voisinage, les hommes étaient au travail et tout
autour de moi, on ne pouvait concevoir que je puisse partir en France, à
Paris, sans cravate ! On dut se mettre à la recherche d’un expert es-cravate ;
finalement, ce fut le vieux Philémon, un Kanak à la retraite au fond de la
tribu de la Conception, à côté de laquelle j’habitais, qui vint à mon secours,
non sans m’avoir fait remarquer malicieusement : “En principe, ce sont les
Blancs qui ont appris aux Kanak à s’habiller.” « Normalement, une identité
culturelle se définit par une sédimentation qui dure sur plusieurs siècles ou
plusieurs millénaires. Une sorte de stratification. C’est vrai pour la France.
C’est également vrai pour le monde kanak et pour les cultures océaniennes en
général. Nous, nous n’avons pas cette stratification puisque nous sommes là
depuis un peu plus de 150 ans seulement. Une partie de la population vient
même d’Algérie et ce sont des descendants d’Arabes ou de Kabyles. Nous nous
retrouvons au milieu de ce mélange de populations et nous devons exister. La
genèse de notre identité ressemble beaucoup plus à la façon dont l’identité
antillaise s’est créée. Ce que développe Édouard Glissant. Ce n’est pas une
identité culturelle fondée sur la sédimentation. Elle s’est plutôt constituée
par alchimie. Louis-José BARBANÇON Louis-José Barbançon voit le jour à Nouméa
(Nouvelle-Calédonie) en 1950. Descendant de familles issues des deux
colonisations, la libre et la pénale, il grandit dans un milieu « de tradition
gaulliste et chrétienne », précise-t-il. Son enfance est marquée par la
disparition précoce de son père, en 1953, dans le naufrage de la Monique, au
large de Maré, l’une des îles Loyauté de l’archipel calédonien. Sa mère,
institutrice chez les sœurs de Cluny, se retrouve seule avec un petit garçon
qu’elle décide d’inscrire à l’école à un âge où, à l’époque, les enfants n’y
vont pas encore. En 1968, baccalauréat en poche, il s’envole vers Aix-en-
Provence où l’attendent des études d’histoire qui vont peser lourd dans sa vie
d’homme. D’abord parce qu’elles le conduiront à explorer, avec le passé de sa
terre natale, le versant secret de sa propre histoire familiale. Ensuite parce
qu’elles vont le conduire à questionner son rapport à la Nouvelle-Calédonie,
mais également les rapports entre celle-ci, le Pacifique qui l’entoure et sa
lointaine métropole. Il revient au pays au début des années soixante-dix,
commence sa carrière d’enseignant, suit de près l’actualité politique en
observateur, puis s’y engage en tant qu’acteur. En 1979, il devient secrétaire
général de la Fédération pour une nouvelle société calédonienne (FNSC),
mouvement autonomiste qui souhaite ouvrir la voie à un autre dialogue entre
les deux principales communautés du pays, Kanak et Calédoniens d’origine
européenne. Ainsi, entre 1982 et 1984, il participe au conseil de gouvernement
dirigé par Jean-Marie Tjibaou. Louis-José Barbançon ne cesse de s’inscrire
dans une démarche d’historien. Il consacre notamment plusieurs décennies à
d’importants travaux de recherche sur la colonisation pénale. Ceux-ci
l’amènent à lever le voile sur l’ascendance pénale de nombreuses familles
calédoniennes dont la sienne et à faire paraître Le Pays du non-dit en 1992.
Il obtient son doctorat en septembre 2000 et publie en 2003, à partir de sa
thèse, le principal ouvrage de référence écrit à ce jour sur le bagne de la
Nouvelle-Calédonie : L’Archipel des forçats, préfacé par Michelle Perrot. Il
est indiscutablement le spécialiste du bagne de la Nouvelle-Calédonie. À ce
titre, il a publié le beau livre (coffret composé de deux tomes) intitulé le
Mémorial du bagne calédonien - Entre les chaînes et la terre (éd. Au vent des
îles, 2020), récipiendaire de plusieurs prix (Grand Prix 2020 « Idées Les
Influences » ; Prix Popaï 2020 du Silo, Trophée de la fabrication du livre
2020 - Livres Hebdo, Prix Pavie 2021 de l’Académie des sciences d’Outre-mer).
Walles KOTRA Originaire de l’île de Tiga en Nouvelle-Calédonie, Walles Kotra
est directeur exécutif chargé de l’Outre-mer au sein du groupe France
Télévisions. Après l’École supérieure de journalisme de Lille, il rejoint en
1981 la rédaction de RFO Nouvelle-Calédonie. Journaliste de proximité, il
s’intéresse à l’évolution de la société calédonienne et en particulier, aux
mutations très importantes du monde kanak. Il couvre de l’intérieur les
événements politiques calédoniens et suit Jean-Marie Tjibaou et Jacques
Lafleur qui, après s’être affrontés, signent avec Michel Rocard, en 1988, les
accords de Matignon. Il a aussi été directeur de l’information de RFO à Paris
et directeur régional de RFO Nouvelle-Calédonie puis de RFO Polynésie
française. Walles Kotra est l’auteur de plusieurs documentaires : Paroles
d’îles, sur la diversité des cultures océaniennes ; Tjibaou, la parole
assassinée ?, un portrait du leader indépendantiste kanak ou encore Tjibaou,
le pardon sur la réconciliation entre les familles Tjibaou et Wéa. Passionné
par le Pacifique, il est le promoteur de deux manifestations régionales :
l’Université de la communication de l’Océanie en Nouvelle-Calédonie et le
Festival international du film documentaire océanien (FIFO) en Polynésie
française. Journaliste aujourd’hui retraité, il est l’auteur de Conversations
calédoniennes, entretiens avec Jacques Lafleur (2009), de Antoine Kombouare,
paroles d’un footballeur kanak (2014) et de Nidoïsh Naisseline, de cœur à cœur
(2017)
S'identifier pour envoyer des commentaires.