- EAN13
- 9782402009812
- Éditeur
- FeniXX rééditions numériques (Filipacchi)
- Date de publication
- 31/12/1995
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Du temps où les hommes écrivaient des lettres d'amour
Marie-Antoinette Pacho
FeniXX rééditions numériques (Filipacchi)
Livre numérique
Quand ils ne peuvent plus se parler, ils s’écrivent des lettres, des poèmes,
des chants, dont le thème ne concerne qu’eux-mêmes : souvenir des
merveilleuses heures vécues, affirmation sans cesse renouvelée de la sincérité
de leurs sentiments, promesse d’un amour éternel, crainte d’être moins aimé ou
de ne plus l’être, reproches, jalousie, compliments, espoir d’une vie
heureuse. Le tout est émaillé des petits riens de l’existence qui prennent de
l’importance pour l’autre qui veut tout savoir, à qui l’on a envie de tout
raconter. Les sujets ne manquent pas, repris à l’infini. Ovide, dans L’Art
d’aimer, donne des conseils à ce sujet : « Que la cire répandue sur les
tablettes bien polies soit la première confidente de tes intentions. Qu’elle
porte des compliments, des mots qui respirent l’amour. » Par des phrases
belles, des mots heureux, tout écrivain (Goethe et Charlotte von Stein…),
poète (Pétrarque et Laure…), musicien (Berlioz et Estelle Fournier…),
serviteur de l’État (Mirabeau et Sophie de Monnier…) ou monarque (Potemkine et
Catherine de Russie…) ajoute à sa grandeur d’artiste ou de politicien sa
vérité d’homme. Une lettre d’amour, c’est la rencontre heureuse du sentiment
et de l’esprit. L’être épris déclare son amour naissant avec plus ou moins de
maladresse, de timidité, de fragilité, de réserve prudente. Il laisse parfois
percer l’angoisse ou, tout au contraire, sa passion trop longtemps contenue
qui explose en phrases incohérentes, vibrantes de sincérité et d’espoir. Une
lettre d’amour, c’est la poursuite d’une conversation interrompue, éternelle.
L’être aimé s’éloigne pour quelques heures, quelques mois, et celui qui se
sent soudain abandonné, seul, éprouve l’irrésistible besoin de prolonger ces
instants de bonheur appartenant déjà au passé. Il écrit. Son message ainsi
fixé, cristallisé, confère aux sujets évoqués une densité considérable, une
clarté et une vérité parfaites, puisque les mots choisis expriment avec
justesse toute l’émotion ressentie, toute la souffrance de l’absence de
l’autre.
des chants, dont le thème ne concerne qu’eux-mêmes : souvenir des
merveilleuses heures vécues, affirmation sans cesse renouvelée de la sincérité
de leurs sentiments, promesse d’un amour éternel, crainte d’être moins aimé ou
de ne plus l’être, reproches, jalousie, compliments, espoir d’une vie
heureuse. Le tout est émaillé des petits riens de l’existence qui prennent de
l’importance pour l’autre qui veut tout savoir, à qui l’on a envie de tout
raconter. Les sujets ne manquent pas, repris à l’infini. Ovide, dans L’Art
d’aimer, donne des conseils à ce sujet : « Que la cire répandue sur les
tablettes bien polies soit la première confidente de tes intentions. Qu’elle
porte des compliments, des mots qui respirent l’amour. » Par des phrases
belles, des mots heureux, tout écrivain (Goethe et Charlotte von Stein…),
poète (Pétrarque et Laure…), musicien (Berlioz et Estelle Fournier…),
serviteur de l’État (Mirabeau et Sophie de Monnier…) ou monarque (Potemkine et
Catherine de Russie…) ajoute à sa grandeur d’artiste ou de politicien sa
vérité d’homme. Une lettre d’amour, c’est la rencontre heureuse du sentiment
et de l’esprit. L’être épris déclare son amour naissant avec plus ou moins de
maladresse, de timidité, de fragilité, de réserve prudente. Il laisse parfois
percer l’angoisse ou, tout au contraire, sa passion trop longtemps contenue
qui explose en phrases incohérentes, vibrantes de sincérité et d’espoir. Une
lettre d’amour, c’est la poursuite d’une conversation interrompue, éternelle.
L’être aimé s’éloigne pour quelques heures, quelques mois, et celui qui se
sent soudain abandonné, seul, éprouve l’irrésistible besoin de prolonger ces
instants de bonheur appartenant déjà au passé. Il écrit. Son message ainsi
fixé, cristallisé, confère aux sujets évoqués une densité considérable, une
clarté et une vérité parfaites, puisque les mots choisis expriment avec
justesse toute l’émotion ressentie, toute la souffrance de l’absence de
l’autre.
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