- EAN13
- 9782706200618
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Calmann-Lévy)
- Date de publication
- 1957
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Supposons qu’un riche betteravier multi-milliardaire s’égare un jour par
hasard dans la lecture d’un ouvrage sur la Renaissance italienne et d’une
biographie de Laurent de Médicis. Imaginons qu’il y trouve la révélation de
joies insoupçonnées, qu’il en vienne à regretter les années gâchées à se
pencher sur des chiffres, qu’il décide de consacrer sa puissance et sa fortune
aux arts pour devenir « Jules le Magnifique », le nouveau mécène des temps
modernes... Imaginons... Car, dans une société bien organisée comme la nôtre,
de tels dérèglements de conduite sont impensables ! Mais nous sommes en 1960.
Le betteravier voit grand, et, pour lancer son mécénat, il obtient la
concession du sous-sol du Jardin des Tuileries pour y construire un théâtre
souterrain de douze mille places. Il doit faire face à l’hostilité des
politiciens, des hommes d’affaires, des critiques de théâtre, des architectes,
des polytechniciens, des militaires..., c’est-à-dire de tous les êtres
raisonnables et sensés. Il y perd son argent, sa tranquillité d’esprit,
l’estime de ses proches, la paix conjugale. Il y gagne une perpétuelle
insatisfaction, la joie d’être jalousé, et une maladie de cœur... toutes
choses qui donnent de l’attrait à l’existence. Truculent et farfelu, Jules
balaie l’opposition à coups de millions, secoue une population qui sombre dans
la neurasthénie et impose l’âge d’or des loisirs au pays tout entier. Mais
cette transformation radicale n’est pas sans danger et l’opposition des pisse-
vinaigre et des médiocres trouve un jour son chef... Quoi qu’en disent les
esprits forts, l’Histoire n’est qu’un perpétuel recommencement, et cette
nouvelle Renaissance, bien parisienne celle-là, est dangereusement compromise
par un petit personnage burlesque... Savonarole !
hasard dans la lecture d’un ouvrage sur la Renaissance italienne et d’une
biographie de Laurent de Médicis. Imaginons qu’il y trouve la révélation de
joies insoupçonnées, qu’il en vienne à regretter les années gâchées à se
pencher sur des chiffres, qu’il décide de consacrer sa puissance et sa fortune
aux arts pour devenir « Jules le Magnifique », le nouveau mécène des temps
modernes... Imaginons... Car, dans une société bien organisée comme la nôtre,
de tels dérèglements de conduite sont impensables ! Mais nous sommes en 1960.
Le betteravier voit grand, et, pour lancer son mécénat, il obtient la
concession du sous-sol du Jardin des Tuileries pour y construire un théâtre
souterrain de douze mille places. Il doit faire face à l’hostilité des
politiciens, des hommes d’affaires, des critiques de théâtre, des architectes,
des polytechniciens, des militaires..., c’est-à-dire de tous les êtres
raisonnables et sensés. Il y perd son argent, sa tranquillité d’esprit,
l’estime de ses proches, la paix conjugale. Il y gagne une perpétuelle
insatisfaction, la joie d’être jalousé, et une maladie de cœur... toutes
choses qui donnent de l’attrait à l’existence. Truculent et farfelu, Jules
balaie l’opposition à coups de millions, secoue une population qui sombre dans
la neurasthénie et impose l’âge d’or des loisirs au pays tout entier. Mais
cette transformation radicale n’est pas sans danger et l’opposition des pisse-
vinaigre et des médiocres trouve un jour son chef... Quoi qu’en disent les
esprits forts, l’Histoire n’est qu’un perpétuel recommencement, et cette
nouvelle Renaissance, bien parisienne celle-là, est dangereusement compromise
par un petit personnage burlesque... Savonarole !
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