L'Europe catholique au XVIIIe siècle, Entre intégrisme et laïcisation
EAN13
9782753523951
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L'Europe catholique au XVIIIe siècle

Entre intégrisme et laïcisation

Presses universitaires de Rennes

Histoire

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La France est le seul pays d’Europe où l’État et les Églises sont le plus
strictement séparés depuis la loi de 1905. Si on fait de cette loi la
lointaine conséquence des rapports tumultueux entre l’Église catholique et la
Révolution française, on oublie trop que, dès la seconde moitié du xviiie
siècle, la France fut le pays où l’influence du clergé sur la population
s’effrita, diminua et parfois s’évanouit. Cela tint au mouvement de la société
qui conduisit une partie de la bourgeoisie à refuser la place seconde que lui
fixait l’Église dans le corps social, aux frictions entre le clergé et les
masses paysannes dans certaines régions, au discrédit de l’Église, effet de sa
lutte interne entre jansénistes et anti-jansénistes menée sous l’œil goguenard
des philosophes. Sur tous les fronts de combat un personnage nouveau entra en
scène, qui concurrença le prêtre dans son rôle de guide des consciences :
l’avocat. Les luttes politiques de la fin de l’Ancien Régime firent de lui le
porte-parole des mécontents, traduisant leurs griefs et leurs revendications
en termes politiques. À la veille de la Révolution, la croyance religieuse
commençait à se transformer en opinion privée. Dans les autres pays de
l’Europe catholique, on assista à un processus inverse. Le choix obligé fait
par les souverains absolutistes éclairés de transformer le fonctionnement de
l’État mais sans envisager jamais de toucher à l’ordre social, leur incapacité
à améliorer les conditions de vie du plus grand nombre tout en agressant leurs
croyances et leurs pratiques, entraîna la constitution d’un front du refus
unissant les groupes sociaux les plus divers et aux intérêts matériels souvent
antagonistes. Le clergé en fut l’organisateur et porte-parole naturel et
renforça son magistère spirituel. L’Absolutisme éclairé fut un échec. C’est
sur ce même front du refus que devait se construire la Contre Révolution après
1789. Philippe Goujard est professeur d’Histoire moderne à l’université de
Rouen où il enseigne depuis 1977.
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