Passer et autres poèmes
EAN13
9782841625895
Éditeur
L'Eclat
Date de publication
Collection
ECLAT POCHE
Langue
français
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Passer et autres poèmes

L'Eclat

Eclat Poche

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782841625895
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La poésie de Leandro Calle, reconnue en Argentine pour sa force lyrique et son
engagement, a fait l'objet de quelques traductions en français en revue (plus
une plaquette tirée à 50 ex.), mais paraît pour la première fois en volume
avec un ensemble qui court depuis les premiers poèmes des années 90 jusqu’aux
plus récents non encore publiés en Argentine, dont le très extraordinaire
dernier poème du recueil, où l'ancien prêtre défroqué renoue avec une certaine
tradition érotique (à peine voilée) de la poésie. Le premier ensemble «dédié à
la mémoire des disparus de la répression militaire» est une tentative de faire
de la poésie un lieu à la fois pour la mémoire et l'avenir d'un continent
dévasté. Calle écrit: « Le vieux débat entre le céleste et le terrestre dans
le champ poétique s’est renoué en Amérique latine dans les années 70 et les
suivantes. Face à un continent qui se débattait entre dictatures et guérillas,
utopies révolutionnaires et répressions dirigées, le monde poétique sembla se
séparer en deux. Ceux qui embrassèrent la cause sociale et chantèrent la
réalité même, les poètes terrestres ; et ceux qui décidèrent de se mettre de
côté pour laisser passer le torrent social, en se plongeant dans une écriture
personnelle et strictement liée au monde littéraire, les poètes célestes. […]
La séparation entre le céleste et le terrestre n’a jamais eu de contours bien
définis. Cependant, il y eut en Argentine et en Amérique latine des poètes
qui, face à un continent dévasté, firent de la poésie non pas un véhicule
utilitaire pour leurs idées politiques, mais un « lieu » à travers lequel se
révélait, par la parole, la réalité tout entière : les Centres de détention
clandestins, qui furent et demeurent pour nous le symbole de la violence et de
la réduction de liberté maximales. La poésie fut souvent un chemin de
libération et de liberté dans l’espace réduit, atroce, d’un camp de
concentration, où le temps est irrémédiablement rythmé par les mains du
bourreau.» La réception et la lecture des poèmes de Calle fut un choc pour
L'éclat, et Patricia Farazzi (qui venait de finir d'écrire Fragmentation, qui
s'efforçait justement de rendre compte poétiquement de l'histoire des
desaparecidos en Argentine et au Chili) eut l'idée d'en associer la
publication à celle des poèmes de Javier Heraud qui paraissent en même temps.
A ce titre, l'Amérique latine, victime des pires dictatures qui prirent toutes
les formes que l'on sait (depuis Cortès jusqu'à Videla ou Pinochet ou
Bolsonaro et Maduro aujourd'hui), est paradoxalement une terre poétique sans
équivalent. C'est de cette réalité que nous avons voulu rendre compte avec ces
deux recueils qui seront suivis par d'autres traductions. Quant à la poésie de
Calle, à vous de la découvrir mais... « Que faisaient résonner les sabots qui
apportaient la mort sur des chevaux bleus maquillés de temps ? Un son d’exil
entraînant murs et fondations baies vitrées sans plus aucun rideau emballages
attrapés au dernier tram. Que faisaient résonner les chevaux bleus traversant
au galop la nuit oublieuse des sources et des plaintes ? Que faisaient
résonner les chevaux bleus de la mort lorsqu’ils éteignirent tes yeux à la
recherche du calme ? Un son d’exil ? De désert ? Peut-être était-ce comme un
océan qui dort et commence en plein sommeil à se lever ? Ou bien les chevaux
bleus de la mort résonnaient-ils en silence tels un rongeur affamé sur un
amoncellement de journaux ? » Leandro Calle est né à Zarate (Argentine) en
1969. Il commence à publier en 1999, après une licence de philosophie et de
Théologie. Il rejoint les Jésuites et sera prêtre jusqu'en 2013, date à
laquelle il quitte la Compagnie et publie le volume Blasphème qui fut
diversement apprécié par ses anciens ‘frères’ et 'pères’. Il enseigne
l'esthétique à l'université de Cordoba et a traduit en espagnol Guy de
Maupassant et des auteurs maghrébins d'expression française (Abdelaatif Laabi
ou Siham Bouhlal) ou le poète franco-congolais Gabriel Okoundji. Son oeuvre
est traduite en allemand, en anglais, en tchèque et en arabe et avait fait
l'objet de quelques traductions en français par Yves Roullière, qui les a
rassemblées pour ce volume.
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