Steve McQueen, Mécanique de l'échappée
EAN13
9791023904956
Éditeur
Capricci Editions
Date de publication
Collection
CAPRICCI STORIES
Langue
français
Langue d'origine
français
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Steve McQueen

Mécanique de l'échappée

Capricci Editions

Capricci Stories

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9791023904956
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    6.99

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SOMMAIRE DETAILLE : 1\. Missouri breaks A Slater, Missouri, ces 24 et 25 mars
2007 sont jours de fête. Dans cette bourgade du Midwest d'à peine 2 000 âmes,
la population est doublée le temps d'un week-end pour célébrer un enfant du
pays né 87 ans plus tôt. Certains sont même venus du Japon pour les « Steve
McQueen Days ». Les habitants de Slater ont fini par faire la paix avec la
star décédée. Car pendant très longtemps, McQueen n'a pas eu de mots assez
durs pour évoquer ce trou paumé et ses habitants. Il n'a même pas répondu
quand on l'a invité à célébrer le centenaire de la ville en 1978. Pour
McQueen, Slater est un endroit à laisser derrière soi. Tout comme ses parents
ont laissé derrière eux leur enfant. Son père, William, a mis les voiles six
mois après sa venue au monde. Julian, sa mère, a d'autres priorités : dégotter
des bouteilles et survivre aux coups de ses compagnons violents. Seul pôle de
stabilité au milieu de cette enfance cabossée, la ferme du grand-oncle Claude.
Elève médiocre vouant un culte à James Cagney et Humphrey Bogart, Steve y
grandit en petit paysan. Cédant à son envie de rejoindre sa mère à Los Angeles
et de fuir Slater, McQueen collectionne en Californie les mauvaises
fréquentations et les délits à la petite semaine. Désemparée, Julian cède
devant un juge et accepte d'envoyer son fils à Boys Republic, dernière case
avant la prison. L'abandon de trop pour McQueen. La rancoeur contre sa mère
sera tenace jusqu'à sa mort, en 1965. 2\. Un Marine au Village Dans le
Greenwich Village du début des années 1950, repaire des beatniks aux normes
bien éloignées de l'Amérique d'Eisenhower, un blondinet a gagné le surnom de «
desperado ». McQueen ne l'a pas usurpé. Torse nu au guidon de sa moto, le
jeune homme erre au fond de cette cocotte-minute culturelle avec quelques
dollars gagnés grâce à des combines minables, des petits boulots allant de la
vente d'encyclopédies en porte-à-porte aux séances de pose pour des pulp
magazines. Comment McQueen en est arrivé là ? Cette période new-yorkaise a en
réalité commencé cinq ans plus tôt. Encore une fois, il voulait rejoindre sa
mère. Encore une fois, il n'y a trouvé que déception. A la table d'un bar,
deux marins profitent de l'adolescent influençable ayant soif d'aventure et le
convainquent d'embarquer sur le SS Alpha. McQueen déchante rapidement, à mille
lieues de l'épopée promise. Revenu sur le continent, McQueen ne peut rester en
place. L'armée et les Marines, au sein desquels il se distingue par ses
dérapages et ses actes de bravoure, sera l'éclaircie au milieu de ce chaos. Il
tiendra ce ce rôle pendant trois ans, jusqu'à ce que cette rolling stone
termine son périple à la case départ, New York. Une de ses (nombreuses)
conquêtes lui conseille alors de passer une audition pour le très sélectif
Neighborhood Playhouse de Sanford Meisner. 3\. Esteban attend son argent Neile
Adams va bientôt prendre l'avion pour New York quand elle reçoit un télégramme
de La Havane le 3 octobre 1956. Il est signé d'un certain Esteban et commence
par ces mots : « Je t'aime mon amour envoie moi de l'argent. » Le Esteban en
question, c'est Steve McQueen, son petit ami depuis trois mois. Pendant
qu'elle tournait à Hollywood, il s'est offert une virée à Cuba alors que l'île
voit s'affronter le régime de Batista et les castristes ! Neile ne cèdera pas.
Qui sait si McQueen refera surface une fois l'argent demandé en poche. Pendant
que la jeune femme se forge une belle carrière sur la Côte Ouest, son
compagnon fait un peu tout et n'importe quoi, loin du regard de sa douce et
tendre. Les proches de Neile s'inquiètent de la voir amourachée de ce parasite
dont les débuts au cinéma se font moyennant 19 dollars par jour dans Marqué
par la haine. De ce film naîtra au moins une rivalité au long cours avec
l'acteur principal, Paul Newman. Signe de son immaturité, voilà que McQueen en
est encore à jouer aux lycéens à 28 ans dans The Blob ! Ce petit film de
science-fiction est le bébé de Good News Productions, spécialisé dans les
films religieux. Tous les jours, l'équipe du film finit sa prière par ces mots
adressés au Seigneur : « Et délivre nous de Steve McQueen ! » Mais les
techniciens prient aussi pour ce jeune homme si matérialiste et obsédé par
l'idée de réussir. A la fin du tournage, le producteur Russ Doughten lui offre
tout de même une Bible dans laquelle il a souligné un verset de l'Evangile
selon Jean : « Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils
unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie
éternelle. » 4\. La loi de McQueen Steve McQueen pensait appuyer sur le frein.
Son pied rebelle a donné un coup d'accélérateur. L'histoire de la minerve
ceignant le cou de l'acteur à son retour à Los Angeles est aussi bête que
cela. Avec Neile à ses côtés et au volant d'une Cadillac de location, c'est
sciemment qu'il a terminé sa course dans une banque de Boston.Pour Tom
McDermott, producteur d'Au nom de la loi avec Four Star Television, la minerve
arborée par McQueen a valeur de tête d'équidé dissimulée sous les draps. Le
message de sa vedette est clair : « Empêchez-moi de jouer dans Les Sept
mercenaires et le tournage de la troisième saison de la série pourrait accuser
de lourds retards. » C'est avec Au nom de la loi, western diffusé pour la
première fois le 6 septembre 1958, que McQueen devient enfin une star... et
consolide sa réputation d'emmerdeur de première sur les plateaux. La série est
à la fois la clé pour accéder à la gloire et celle pour l'enfermer dans la
prison de la télé. Pour s'en extraire, un homme va lui être d'une grande aide
: John Sturges. D'abord en le faisant tourner avec Frank Sinatra dans La Proie
des vautours. Puis en le choisissant comme l'un des Sept mercenaires pour une
relecture des Sept samouraïs d'Akira Kurosawa façon Far West. Au Mexique,
comprenant tout le parti qu'il peut tirer de ce film, il fait des pieds et des
mains pour voler la vedette à Yul Brynner. Pari réussi. Deuxième bonne
nouvelle : l'annulation d'Au nom de la loi à la fin de la troisième saison.
Adieu Josh Randall, vive Steve McQueen ! 5\. L'art de rouler son monde Steve
McQueen profite de cette année 1964 pour goûter à sa notoriété mondiale. Le
temps d'une tournée en Europe, il suscite l'hystérie partout où il passe. Mais
est-ce vraiment ce qu'il souhaitait ? Son ambivalence par rapport à la «
McQueenmania » est criante lors de son séjour à Paris, où il est pourchassé
par les hordes de fans. Il en est même à se coller une fausse moustache pour
être incognito sur les Champs-Elysées et retrouver un semblant de calme. Le
subterfuge est presque trop efficace pour Steve. Il est une star de cinéma
après tout, oui ou non ? Autant enlever le postiche... Ces doutes sur ses
aspirations profondes sont le lot quotidien de McQueen après Les Sept
mercenaires et une série de contre-performances au box-office. Il songe même à
envoyer paître le cinéma pour devenir pilote à plein temps de la British Motor
Corporation. John Sturges, encore une fois, se charge de le remettre en selle
avec La Grande Evasion. La scène le faisant entrer dans la légende est tout un
symbole : un saut en moto pour s'échapper d'un camp de prisonniers aux mains
des Allemands. Peu importe si c'était le cascadeur Bud Ekins au guidon à ce
moment-là, McQueen sait de toute façon gagner le respect des vrais pilotes, le
seul qui vaille réellement à ses yeux. En septembre 1964, en RDA, McQueen est
le porte-drapeau de l'équipe des Etats-Unis alignée pour les Six Jours
internationaux d'Enduro, qui se termineront pour lui par un accident
l'envoyant tête la première contre une pierre. Ce n'est pas le seul moyen
qu'il a trouvé pour se fracasser le crâne : la cocaïne et l'acide, deux de ses
innombrables maîtresses qu'il côtoie à chaque soirée passée au Whisky a Go Go,
le club fondé par son ami Elmer Valentine. Oui, la célébrité n'a pas que des
inconvénients après tout, doit reconnaître McQueen. 6\. Le patriote et le
rebelle L'avion vient d'atterrir à Los Angeles, Steve McQueen descend
l'escalier. Après tant de temps passé à l'autre bout du monde, c'est plus fort
que lui : il embrasse le sol. Jamais il n'aura connu un tournage...
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