Nous reviendrons!, Une histoire des spectres révolutionnaires France XIXe siècle
EAN13
9791026712145
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
La Chose publique
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Nous reviendrons!

Une histoire des spectres révolutionnaires France XIXe siècle

Champ Vallon

La Chose publique

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9791026712145
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    15.99

  • Aide EAN13 : 9791026712152
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Au XIXe siècle, siècle des révolutions, du romantisme et du spiritisme, les
révolutionnaires français construisent et mobilisent une singulière galerie de
spectres, de plus en plus nombreux, de plus en plus gothiques également, mais
toujours porteurs d’une vive modernité politique. Ces spectres peuvent prendre
la forme de l’Idée destinée à s’accomplir au fil de l’histoire ; du fantôme
hantant les cauchemars de l’ordre, parfois sous la forme honnie du « spectre
rouge » ; de « l’agonisant redoutable », de « l’âme errante » – quelquefois
bien vivante, inconsolable et combative ; de l’exilé, du bagnard ; du corps
décharné sortant du sépulcre ; de l’armée des zombis crevant le pavé parisien
ou surgissant du Mur des fédérés ; d’ombres dans les replis du drapeau rouge ;
de celui qui va mourir sur les barricades. Cet imaginaire révolutionnaire
accompagne deux phénomènes politiques majeurs : l’entrée des masses en
politique et la violence croissante des massacres fondateurs des régimes
successifs (juin 1848, décembre 1851, la Semaine sanglante). Ces revenants
sont donc une figure légitime, sinon impérieuse, de l’engagement
révolutionnaire, à tel point que la spectralité révolutionnaire peut être
incorporée et génératrice de pratique – certains militants allant même jusqu’à
se considérer comme des spectres, telle Louise Michel, qui martèle dès la fin
de la Commune, depuis les prisons de Versailles : « nous reviendrons [...]
spectres vengeurs sortant de l’ombre ! ». En luttant contre les effacements,
en renouant les fils brisés, en avivant des brèches contre les temporalités de
l’ordre, ces revenants révolutionnaires modèlent un temps de lutte tempétueux
reliant « les efforts brisés du passé à ceux renaissant du présent » (Jules
Guesde). Ils soulignent ainsi avec force, hier comme aujourd’hui, la première
leçon de l’Histoire : rien n’est joué d’avance, rien n’est définitivement
joué. En définitive, les spectres révolutionnaires du XIXe siècle se sont
révélés de puissants antidotes à la résignation – tout comme l’Histoire elle-
même. Né en 1975, en région parisienne. Agrégé et docteur en histoire. Après
16 ans d’enseignements en lycée, Eric Fournier est depuis 2014 maître de
conférences habilité à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Rattaché au
centre d’histoire du XIXe siècle, il travaille ­– dans le cadre d’une histoire
sociale et culturelle articulant pratiques, imaginaires et sensibilités – sur
les situations révolutionnaires, les seuils de violence politiques, et les
usages sociaux du passé. Il s'intéresse plus particulièrement au second XIXe
siècle, avec une attention accrue pour la Commune de 1871, il prolonge mes
travaux jusqu’au premier XXe siècle. Il a publié Paris en ruines. Du Paris
haussmannien au Paris communard (Imago, 2008) ; La Cité du sang. Les bouchers
de La Villette contre Dreyfus (Libertalia, 2008), ; La « belle Juive ».
D’Ivanhoé à la Shoah (Champ Vallon, 2012) ; La Commune n’est pas morte. Les
usages politiques du passé, de 1871 à nos jours (Libertalia, mars 2013) ; La
Critique des armes, une histoire d’objets révolutionnaires (1872-1948)
(Libertalia, 2019) ; en 2023, il a codirigé avec Arnaud Houte un ouvrage
collectif, constituant la première synthèse universitaire sur
l’antimilitarisme, « À bas l’armée ! ». L’antimilitarisme en France. Du XIXe
siècle à nos jours (Éditions de la Sorbonne). Il a travaillé à l’édition
critique de textes de Louise Michel : La Commune, avec Claude Rétat (La
Découverte, 2015) et À mes frères (Libertalia, 2019).
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