- EAN13
- 9791032917640
- Éditeur
- Éditions de l'Observatoire
- Date de publication
- 24/03/2021
- Collection
- Essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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« Il est un point, dans nos vies, peut-être le plus inquiétant: quand une
situation, un sentiment, un amour, soudain vient à s’inverser. Sait-on comment
cela s’est effectivement passé?? Or, à partir de ce point «obscur», ensuite,
tout a basculé… En tirant ce fil, on est porté à s’interroger?: n’est-ce pas
là ce que notre langue, s’exprimant dans les termes de l’«être» (c’est-à-dire
de «parties», de «début», de «cause», etc.), échoue à expliquer?? Mais peut-on
sortir de sa langue dans sa langue, de la langue de l’Être dans laquelle,
depuis les Grecs, notre pensée s’est articulée?? Peut-on ouvrir sa langue en
s’aidant d’une autre langue telle que, exemplairement, pour moi le chinois??
Que serait une langue, en effet, qui pense, en termes, non de début, mais
d’«amorce», de «linéaments» et d’«infléchissements»?? Non de cause et
d’explication, mais de «propension» et d’implication?? Non de parties
constitutives, mais de ramifications et de réseau structurant, etc.?? Et
d’abord si, au lieu de diviser méthodiquement, on apprenait à «cliver» en
épousant la configuration des choses?? Si, au lieu de tout sacrifier à la
détermination et à sa clarté, on faisait une place légitime à l’évasif?? On
pourrait en concevoir une nouvelle épistémologie que réclame aujourd’hui, je
crois, le renouvellement des savoirs. Et d’abord, en délaissant la langue de
l’Être, décrire plus intimement ces veinures selon lesquelles nos vies vont
basculant dans un sens ou dans l’autre, d’où ensuite tout a découlé… Sans même
qu’on l’ait remarqué. » F. J.
situation, un sentiment, un amour, soudain vient à s’inverser. Sait-on comment
cela s’est effectivement passé?? Or, à partir de ce point «obscur», ensuite,
tout a basculé… En tirant ce fil, on est porté à s’interroger?: n’est-ce pas
là ce que notre langue, s’exprimant dans les termes de l’«être» (c’est-à-dire
de «parties», de «début», de «cause», etc.), échoue à expliquer?? Mais peut-on
sortir de sa langue dans sa langue, de la langue de l’Être dans laquelle,
depuis les Grecs, notre pensée s’est articulée?? Peut-on ouvrir sa langue en
s’aidant d’une autre langue telle que, exemplairement, pour moi le chinois??
Que serait une langue, en effet, qui pense, en termes, non de début, mais
d’«amorce», de «linéaments» et d’«infléchissements»?? Non de cause et
d’explication, mais de «propension» et d’implication?? Non de parties
constitutives, mais de ramifications et de réseau structurant, etc.?? Et
d’abord si, au lieu de diviser méthodiquement, on apprenait à «cliver» en
épousant la configuration des choses?? Si, au lieu de tout sacrifier à la
détermination et à sa clarté, on faisait une place légitime à l’évasif?? On
pourrait en concevoir une nouvelle épistémologie que réclame aujourd’hui, je
crois, le renouvellement des savoirs. Et d’abord, en délaissant la langue de
l’Être, décrire plus intimement ces veinures selon lesquelles nos vies vont
basculant dans un sens ou dans l’autre, d’où ensuite tout a découlé… Sans même
qu’on l’ait remarqué. » F. J.
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