Revue française de sociologie 61-4, octobre-décembre 2020, Mondes militants, mondes économiques. Contestations, frontières et
coopérations
EAN13
9782724636574
ISBN
978-2-7246-3657-4
Éditeur
Presses de Sciences Po
Date de publication
Collection
Revue française de sociologie
Nombre de pages
424
Dimensions
24 x 15,6 x 1,3 cm
Poids
350 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Revue française de sociologie 61-4, octobre-décembre 2020

Mondes militants, mondes économiques. Contestations, frontières et coopérations

Presses de Sciences Po

Revue française de sociologie

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Dans l'introduction de ce dossier, Laure Bereni et Sophie Dubuisson-Quellier
proposent trois déplacements analytiques pour saisir les continuités,
imbrications et transferts entre les mondes militants et économiques: placer
le regard sur des collectifs hybrides, à l’intersection de ces deux mondes;
penser en termes d’espaces de cause au sein desquels convergent des acteurs
venant d’univers hétérogènes; déployer une perspective microsociologique.

En suivant la manière dont des militant·es du déplacement à vélo et des micro-
entrepreneurs du transport de bus s’associent autour d’un projet urbain à
Mexico, Audrey Cherubin montre comment des acteurs très différents du point de
vue de leurs origines sociales et de leurs ressources parviennent à faire
cause commune, et développent ainsi leur influence dans le secteur des
transports urbains.

Les objectifs militants et productifs sont-ils nécessairement en tension? À
partir de l’étude de trois coopératives citoyennes d’énergie renouvelable,
Benoit Giry et Pierre Wokuri donnent à voir le caractère contingent et
segmenté de l’articulation entre les performances militantes et productives de
l’entreprise sociale. Ils montrent que le travail d’organisation y est
orienté, en dernier ressort, vers l’augmentation d’une valeur spécifique, le
rendement social.

Sylvain A. Lefèvre et Marie Langevin, à partir du cas de la Fondation
Mastercard, mettent en évidence
les logiques d’instrumentalisation des causes au profit des intérêts d’une
grande firme financière. En maintenant une distance formelle avec
l’entreprise, la fondation cherche à consolider son ancrage dans le champ de
la lutte contre la pauvreté, tout en mettant en oeuvre des infrastructures qui
nourrissent la stratégie d’affaire de la firme.

Les mouvements militants peuvent-ils coopérer avec leurs cibles? Noé Kabouche
et Sophie Dubuisson-Quellier mettent en évidence les stratégies de
collaboration avec des entreprises du secteur alimentaire déployées par des
organisations végétariennes. L’usage stratégique de ces collaborations en fait
un élément à part entière du répertoire de l’action militante.

Peut-on réassigner des titres de dette lorsque celle-ci a été diluée par les
banquiers de Wall Street? C’est en suivant ce travail fait par des militant·es
que Quentin Ravelli s’attache à comprendre les logiques contestataires
déployées par des mouvements de lutte contre le surendettement, dans le
sillage de la crise des subprimes en Espagne à la fin des années 2000.

Comment une entreprise répond-elle à ses critiques? Simon Bittmann montre, à
partir d’une étude longitudinale, comment une entreprise de crédit américaine
s’adapte aux critiques dans la première partie du xxe siècle. L’étude permet
de voir les stratégies d’intégration des cadres normatifs de la cause, mais
aussi la manière dont l’espace de la cause des consommateurs évolue au fil des
interactions entre l’entreprise et sa critique.
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