Le coude rhénan

Jules Féron et Paul-Bernard Munch ont saisi l’opportunité du bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, afin de mettre en perspective le lien fort unissant l’Empereur des Français au coude rhénan. Rien ne semble pourtant relier ce Corse héritier de la Révolution et grand réformateur de l’État à notre espace transfrontalier. Et pourtant... Huningue, où l’influence des militaires est toujours grande, se reconnait dans ce général qui conduit, de victoire en victoire, l’armée française sur tous les champs de bataille d’Europe. Si la cité huninguoise cultive une relation intime avec Napoléon, elle paie, par sa fidélité, à l’été 1815, un lourd tribut jusqu’aux heures les plus sombres du crépuscule impérial. L’Empereur a su marquer, avec ses nombreuses réalisations, le Sundgau, à l’image de la réorganisation administrative du territoire, de l’instruction avec le collège d’Altkirch ou de la mise en chantier du canal de Huningue. En France comme en Sud Alsace, au lendemain de la signature du Concordat, il impose la paix religieuse, tout en offrant à ce territoire alsacien une accalmie certaine, garante d’un attachement au régime.