Gouverner, assister, porter la ville

La bourgeoisie de Romont a exercé un pouvoir continu sur les institutions
communales jusqu'au dernier quart du XIXe siècle. Tout en accaparant les
fonctions dominantes, ainsi que la loi le lui permettait, elle a pratiqué un
devoir de charité envers les plus démunis. Cette très lourde charge, au vu de
ses ressources limitées, ne l’a pas empêchée de soutenir les efforts de
développement local, des années 1850 à nos jours.
Les premiers bourgeois sont contemporains de la fondation de la ville en 1239.
L’hôpital, érigé peu après, est le lieu par excellence de la communauté
urbaine. Il prodigue l’assistance aux pauvres, abrite les pèlerins, les
infirmes et les orphelins, prête de l’argent à intérêt, gère de nombreux biens
fonciers, recueille des dons et des legs testamentaires. Détruit par un
incendie en 1843, sa fortune et ses revenus – gérés par l’assemblée
bourgeoisiale – poursuivront sa mission charitable en finançant l’assistance
publique jusqu’au XXe siècle.
Venir de Romont, c’est appartenir à une histoire longue d’environ huit
siècles. Une histoire qui ne s’écrit pas qu’au passé. En dévoilant son
parcours méconnu et le contenu de ses riches archives, ce livre illustre
l’engagement et l’attachement de la bourgeoisie actuelle envers sa ville et
ses habitants.