Je voudrais te consoler: récit de filiation

Après la mort de ma mère au début de l’épidémie de Covid, j’ai voulu fixer par l’écriture les traces de sa vie disparue brutalement. Fin de vie désolée, douloureuse, abandonnée. J’ai ardemment voulu la sauver de l’oubli . Dans le grand album de la vie de ma mère, j’ai prêté une attention toute particulière à sa vieillesse et au grand âge, je me suis intéressée à ce qui se passe dans la tête, dans le cœur et dans le corps de ces vieillards qui, avant d’être ces "exilés de la vie", ont eu une vie de femme ou d'homme, j’ai donné à voir et à ressentir ce que signifie, aujourd’hui, le fait de vieillir, d’arriver à la grande dépendance, pour faire entendre la voix de ceux qui finissent leur vie en Ehpad. Il me semble que la trajectoire personnelle de ma mère, sa "petite" histoire, est inséparable de celle de beaucoup de femmes nées dans l’Entre-deux-guerres.