Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des ailes ?
EAN13
9791093717029
ISBN
979-10-93717-02-9
Éditeur
LE BIBLIOPHORE
Date de publication
Collection
LE BIBLIOPHORE
Nombre de pages
192
Dimensions
21,5 x 13,5 x 1,3 cm
Poids
268 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Maman les p'tits bateaux qui vont sur l'eau ont-ils des ailes ?

De

Le Bibliophore

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Après un avertissement aux lecteurs, qui est déjà en soi tout une anthologie, tout commence par une marinade introductive, genèse du héros, Lancelot de la Mer. Le fils du véritable capitaine Troy et de sa très sainte mère, le sosie de la vierge Marie, mais l’immaculée en moins.


Alors commence une saga à la Pagnol, dans un décor à la Cézanne, pour arriver, tout en subtilité, à une fin à la William Blake. Sans mortimer, évidemment… C’est un peu une « histoire sans fin » dans laquelle nous sommes plongés dès la genèse jusqu’à la survie de l’Être. Traversant le marais méphitique de la vie et de ses bonheurs hilares, le narrateur nous tient la main et nous permet de plonger tant dans sa vie que dans sa mort, et sa survie.



Ce sont des souvenirs d’enfance tout à fait charmants et grandioses, c’est le Midi et ses paysages gorgés de soleil et de quelques senteurs de vertes bruyères quelque peu sataniques, ce sont de grands tableaux sur la magie de l’histoire du monde, présentés comme dans un sketch comique, c’est une vie de couple, tout à fait enchantée, partagée avec l’inattendu et le surnaturel.



Le narrateur nous entretient d’une expérience de vie unique, celle qui vous glace la moelle épinière et vous laisse les jambes en pâté de foie de morue ; celle qui vous amène au seuil de l’évanouissement et fait galoper les battements du cœur ; il nous conte la réalité vraie d’une biographie que peu soupçonnent, celle que connut Lancelot de la Mer en ces temps d’aujourd’hui. Sans faire du virtuel ni des images de synthèse, cette réalité dépasse toutes les fictions. Comme nous dit l’auteur : cette histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre…



Donc, pas question de croiser les Mondes ou de se risquer dans les Terres du Milieu pour provoquer la peur, ici, point d’Alien ailé poursuivant des Moldus, ni de Hobbits aux pieds velus, ou même de Dark Vador dévorant du gloubi-boulga cru mais tiède, nous sommes propulsés bien plus loin encore ; ce qui pour tout bon-entendeur-salut va nous conduire aux jouissances extatiques, au contact de cette réalité ultime et, pour finir, parce que le royaume des Cieux est en nous depuis que les Eaux originelles sont de l’eau, qu’il y a bien quelque chose plutôt que rien.


Avec ce nouveau texte décalé, artistiquement écrit, jouant de l’opposition entre la vision intuitive et la raison, albert Champeau nous dévoile un univers auquel nul ne peut s’attendre, fondé sur l’imagination, la dérision, en s’appuyant sur la richesse de la langue. Non, ce livre n’est pas une ultime bouillabaisse de masse, à l’image de cette littérature plate et cadavérique que nous pondent certains mondains, c’est une écriture gourmande pour gourmets ; une véritable langue contemporaine, truculente, voire « couillarde », qui apporte ce petit sourire intérieur de complicité et de bonheur dont on a tant besoin.



Bienheureux le vide, parce qu’il sera comblé ! Voici donc, et c’est bien mérité, une aventure à couper le Souffle. Un voyage qui ne peut qu’être intense et intéressant, décrit avec une gouaille, un champ lexical et un réseau sémantique à dormir debout.


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