Du coup d'éclat à l'éclat de voix, du soleil de midi au rouge de l'étoile au soir, tempête dans un verre d'eau ou choc des masses d'air, tout explose ou tout implose, tout est densité et plénitude. Mais la jouissance absolue éclate dans le rire. «S' -escla-ffer», non, on y étouffe. Le mot «éclat» traduit le geste, le son, passant de la gorge serrée («c») à la libération de la voix, dans ce «la», émancipation du chant. Tout se déploie. L'éclat est révolution d'un instant.

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J'aime les mots aussi bien pour leur forme que pour leur fond. Funambule est un de ceux que j'affectionne le plus car il est riche d'images et de significations. C'est un mot doux, avec une jolie robe, qui chante merveilleusement. Et puis lorsqu'il parle, il peut nous faire chavirer, basculer, ou au contraire nous offrir une grande maîtrise, nous faire marcher sur un fil et, pourquoi pas, nous faire voler. Funambule, funambule, il suffit de répéter ses syllabes à voix haute pour réaliser que c'est un mot merveilleux. Il enveloppe et caresse. Et nous offre aussi des perspectives vertigineuses. Funambule, funambule, pour des textes ivres d'équilibre.

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Mon mot préféré en ce moment
ce serait farniente parce que le mot que j'entends tout le temps c'est boulot.
mais j'en ai plein d'autres, des mots, des gros et des rigolos.
Par exemple, le mot mot est assez tordant.
Il vient du latin muttum qui veut dire grognement,
mot pour mot.

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En écho à la définition que René Char donne du poète, on peut évoquer l'éducation artistique comme l'exploration des infinis visages du vivant, celui des plus hautes figures spirituelles de l'histoire de l'humanité comme celui des auteurs de crimes contre l'humanité, mais aussi nos parts d'ombre et de lumière. Là où le mot diversité prend le risque de figer la pluralité des créations de l'esprit humain à un moment donné de notre histoire, le mot infini en souligne l'inépuisable richesse.

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Stades et glaciers. Gerland, le dôme de Monêtier. La Colombière, le refuge du Sotré. Comme des gosses. Banc de touche, dernier de cordée : peu importe. Ensemble. Crampons aux pieds. À l'aube, à la frontale, jour de course, le crissement de la glace dans le silence des chemins de crête. Au crépuscule, sous les projecteurs, soir de match, le vacarme des crampons dans les vestiaires. Résonances. Couloirs. Piétiner, trépigner. Le calme, la tempête. Le reste ? La victoire, le sommet ? Accessoire. Ce qui compte vraiment : l'enracinement, le lien avec la terre, la boue, l'herbe, la neige, la glace. Le synthé pourri, pourquoi pas. Mais sentir que l'on est au monde. Ce fil invisible qui te relie à Platini et George Best, au Secret Footballer et au Footballeur masqué, à Walter Bonatti et William Coolidge, à Gaspard et Frison-Roche, à ton père et ton grand-père, à tes potes, aux hommes et aux femmes que tu ne connais pas. Notre chaussée des géants, crampons aux pieds.

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