Philippe S.

http://www.gwalarn.fr/

Conseillé par (Libraire)
2 mai 2013

Deux des demandes les plus fréquentes faites aux libraires sont un roman historique et un livre drôle. Avec Victus, on a un formidable roman historique, où l’on ne s’ennuie pas une seule ligne. Et en plus, il est très souvent drôle ! De l’histoire, des sentiments, de la passion et de l’humour, alors merci Sanchez Piñol.

Serge Safran éditeur

18,00
Conseillé par (Libraire)
27 février 2013

Ce livre est à la fois un hommage au théâtre et une tragédie. On a les mains moites avec les acteurs avant leurs auditions, on savoure les mots du professeur Louis Jouvet, on souhaite lire ou relire les textes classiques. Puis arrivent la défaite et les lois anti-sémites, les natures se révèlent, mesquines ou héroïques. Bérénice, triomphante et superficielle avant-guerre, change et s'engage.

Conseillé par (Libraire)
26 février 2013

Itinéraire d'un dégueulasse

La question est pourquoi, pourquoi de brillants intellectuels ont collaboré avec le nazisme, l’opportunisme n’expliquant pas tout. Pour comprendre, Gérard Guégan a écrit la biographie d’un collabo dont il a aimé les livres, Jean Fontenoy.

Fontenoy fut donc un « dégueulasse » qui alla au fond de l’abject car Fontenoy ne faisait jamais rien à moitié. Il soutint Pierre Laval, entra au PPF de Doriot. Et pourtant il admirait Trotski. Antimilitariste, il s’engagea en 1940, mais dans l’armée finlandaise pour repousser l’attaque russe, puis dans la LVF. Il publia un texte d’une niaiserie repoussante sur le camp de concentration d’Oranienburg alors qu’il avait été un grand journaliste. Et puis, il y a le plus terrible, des textes antisémites, une demande faite à Darquier de Pellepoix d’attribution d’un logement confisqué à un juif … Fontenoy, l’époux de la juive roumaine Lizica, un lecteur d’Einstein, de Herzl, un admirateur éperdu de Vladimir Maïakovski …

On le voit, rien n’est simple. Pourquoi Fontenoy a-t-il collaboré ? Les convictions politiques ? On sait que nombre de monarchistes, de nationalistes furent parmi les premiers à répondre à l’appel du 18 juin. L’antisémitisme ? Il était tellement répandu que De Gaulle lui-même dut y mettre le holà à Londres. De plus celui de Fontenoy est douteux …

Fontenoy était un homme complexe, comme l’époque et c’est le grand mérite de Gérard Guégan de nous permettre de le saisir.

Enfin il faut souligner que cette biographie est aussi une œuvre littéraire magnifique. Le style est vigoureux, parfois rugueux ; l’auteur ignore le coup de griffe, à la place il assène des franches taloches. Gérard Guégan possède l’art du raccourci et de la formule : « C’est un dégueulasse ? C’est un dégueulasse. Comme l’époque ? Comme l’époque. ». Ce livre-là sur un collabo n’est pas écrit à l’eau tiède …